Peut-on qualifier le président portugais de « clown » ? C’est ce que la justice portugaise va devoir déterminer. Elle a en effet ouvert une enquête vendredi 24 mai pour déterminer si une telle insulte méritait des poursuites pour injure au chef de l’Etat.
« Nous avons déjà un clown. Il s’appelle [Anibal] Cavaco Sylva. » Cette phrase, qui s’étale vendredi à la « une » du quotidien économique Jornal de Negocios, a été prononcée par le journaliste et écrivain Miguel Sousa Tavares.
L’écrivain répondait ainsi, dans une interview au journal, à une question sur l’éventualité de voir apparaître au Portugal une personnalité semblable au comédien et homme politique italien Beppe Grillo.
« Offense à l’honneur »
Etre traité de »palhaço » (« clown ») n’a pas plu au président, qui quelques heures après la parution du journal a demandé au procureur général de la République de déterminer si cette insulte pouvait être assimilée à « une offense à l’honneur » du chef de l’Etat. Une enquête a aussitôt été ouverte.
« L’offense à l’honneur » du président est passible d’une « peine de prison de trois ans maximum, ou d’une amende », selon l’article du Code pénal que M. Cavaco Silva a invoqué pour formuler sa demande.
M. Sousa Tavares a toutefois rapidement admis, dans des déclarations à l’agence Lusa, avoir été « excessif » dans ses paroles. « Je n’ai aucune considération politique pour Cavaco Silva mais j’en ai pour le chef de l’Etat quel qu’il soit », a-t-il déclaré.
Le président portugais, dont le rôle est essentiellement protocolaire, fait parfois l’objet de moqueries de la part de ses compatriotes. Récemment, il a été raillé pour avoir déclaré qu’une « intervention de Notre-Dame de Fátima » avait sans doute permis que le Portugal, sous assistance financière, obtienne un nouveau satisfecit de ses créanciers.
SOURCE : Le Monde