[dropcap]L[/dropcap]a mauvaise qualité de notre justice et le comportement de nos forces de sécurité renvoient une image dégradante de la Guinée. C’est ce qui explique en partie que nous ne soyons pas un pays fiable pour être une destination en termes d’opportunités d’affaires. Et cela affecte sérieusement notre processus de développement, car nous continuons d’être un pays à risque.
Etant donné que le risque et le taux d’intérêt sont proportionnellement liés, cela signifie que tous ceux qui s’intéressent à la Guinée en matière d’investissement seront dissuadés par le taux d’intérêt élevé auquel ils auront le crédit auprès du système bancaire.
En matière de perte d’opportunités, cela se traduit par la méfiance des investisseurs potentiels et la réticence des partenaires au développement sur notre capacité réelle à mener les réformes nécessaires pour poser les bases d’une prospérité économique. C’est ce qui explique d’ailleurs que nous ne bénéficions quasiment que de programmes de survie auprès des partenaires multilatéraux (assistance budgétaire, facilité élargie de crédit, renforcement de capacités…).
Par ailleurs, le manque de confiance aux institutions de l’État dans leur capacité de gestion des crises politiques et sociales a créé une psychose qui rend l’avenir incertain aux yeux des acteurs économiques locaux. C’est pourquoi, ils sont généralement portés sur les investissements de court terme et les activités d’importation. Et cela ne favorise pas la création d’un dynamisme économique porteur de croissance réelle.
Par leurs actes surtout ces derniers temps, la justice et les services de sécurité ne font pas du mal qu’à une opposition politique. Elles compromettent dangereusement les chances du développement de la Guinée. Et par voie de conséquences, le bilan de celui qui les instrumentalise à des fins de politique politicienne.
C’est pourquoi, le moment est venu pour chacun de prendre la mesure réelle de la situation en présence et surtout une hauteur de vue pour ne pas tout apprécier sous le petit angle de l’adversité politique. Il y a un enjeu de stabilité institutionnelle, de développement économique et surtout de lutte contre la pauvreté qui d’ailleurs représente le dénominateur commun de la quasi-totalité de nos compatriotes.
Enfin, un pays d’insécurité et d’injustice ne peut être récipiendaire de capitaux d’investissement. Et sous cette gouvernance hautement politisée, notre avenir sera plus que sombre. Il risque de devenir complètement obscur si nous ne freinons pas cette dynamique d’instabilité et d’incertitude.
Aliou BAH
Directeur de com du BL
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