[dropcap]D[/dropcap]epuis son adoption à l’Assemblée nationale le 2 juin, une loi qui prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et de lourdes amendes pour insulte, calomnie, offense ou diffusion de fausses informations au sujet du président de la République; fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Après la réaction du député Ousmane Gaoual Diallo, c’est au tour de son homologue Fodé Oussou Fofana de se marrer de l’adoption d’une telle loi. Le vice-président de l’UFDG pense qu’il s’agit d’une manière à peine voilée de lever l’immunité des députés qui ‘’parlent trop’’.

Désormais, raille-t-il, ‘’quand tu parles trop et que tu offenses le chef de l’Etat, on va lever ton immunité alors que cette question est réglée par loi. J’ai dit à Ousmane Gaoual, maintenant si Bano ne dit pas la vérité, si je dis qu’il a menti, ça veut dire que je l’ai offensé’’.

‘’Pourtant, si Bano ne dit pas la vérité, je dois dire qu’il a menti. Mais pour éviter qu’on lève mon immunité parlementaire, maintenant, s’il ne dit pas la vérité, je dirai iskine, soubhanalaye, Allahou Akbar. Comme ça au moins, on ne va pas m’enlever mon immunité’’, ironise Fodé Oussou Fofana, qui estime que l’adoption de cette loi est une mesure des pays ‘’communistes’’ pour effrayer les citoyens.

‘’Mais dans ce pays-là, personne ne peut effrayer l’autre. La Guinée nous appartient à nous tous’’, assure-t-il à l’assemblée générale de l’UFDG.

Quelques jours plutôt, le député Ousmane Gaoual Diallo, connu pour ses critiques acerbes à l’endroit du régime Condé, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Selon lui, ‘’si le président de la République ment, on dira qu’il a menti’’, ajoutant que si les députés de la mouvance veulent faire des lois sur les offenses contre le chef de l’Etat, ‘’il faut qu’ils inventent un vocabulaire en même temps pour qualifier les mensonges du chef d’Etat, sa criminalité‘’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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