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Quand un ancien ministre s’offre le luxe d’une hostilité ouverte contre son successeur par personnes interposées !

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[dropcap]C'[/dropcap]est un long début du déclenchement d’une sévère hostilité ouverte, vraisemblablement par de personnes interposées, manipulées à souhait qui ne possèdent ni la connaissance ni la compréhension des dossiers portant sur des réformes au Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation. 

La seule chose qui n’est plus à démontrer sous nos tropiques, c’est cette guerre successorale d’une malsaine cruauté voulue et entretenue par un clan  favorable à l’ancien  Ministre de l’Éducation National qui, sans cesse ne manque de piques à l’encontre de l’occupant actuel.

Cet ancien Ministre tout feu tout flammes mais qui a battu le triste record du trop impopulaire et incompétent Ministre du MENA, parachuté contre toute attente et à la grande surprise générale à la tête de ce département, semble ne point digérer son limogeage. Alors que le décret annonçant son départ  du navire gouvernemental a été ressenti au sein de l’opinion publique comme une bouffée d’oxygène, compte tenu de son incapacité à contenir les manifestations syndicales et de son inefficacité à redresser l’école guinéenne avec  un plan succulent et rassurant, semble encore vouloir  retourner avec la technique de l’instrumentalisation et de la manipulation.

C’est bien entendu le raisonnement que l’on pourrait se faire, dans un contexte où des proches de ce dernier, à travers des articles de presse très caustiques, bombardent à l’artillerie lourde son successeur au lendemain de la publication des résultats des examens nationaux. Ils accusent dans une tribune intitulée : ‘’éducation : où sont passées les réformes engagées par le Ministre Ibrahima Kalil Konaté ?’’.

Qu’en-est-il au juste de ces passes d’armes par personnes interposées ?

Alors qu’aucune réforme n’est définitive ou parfaite, la bonne réforme, c’est celle que fait avancer le pays d’une étape à une autre, et qui sera suivie forcément par d’autres que les Ministres qui les porteront croiront être aussi pérennes que le pensaient leurs prédécesseurs. L’expérience a aussi cela de bon qu’elle apprend une forme d’humilité bien nécessaire quand il s’agit de s’atteler à la conduite d’un pays dont le système éducatif est trop fragile et complexe comme le nôtre. Et comme aimait à le dire Charles De Gaulle, ‘’être réaliste, c’est préférer une réforme modeste, qui en permet une autre, à un miracle impossible‘’.

Dans cet orage médiatique, le contraste était censé produire un effet. Celui de pourfendre, voire même exposer l’actuel Ministre Mory Sangaré à la vindicte populaire suite aux catastrophiques résultats aux différents examens de cette année. Il fallait donc trouver le bouc émissaire et l’exposer au croc du boucher.

Effectivement, les résultats des examens nationaux sessions 2017, 2018 et 2019 aussi n’ont pas été satisfaisants non pas parce que le Président Alpha Condé a nommé un Ministre qui a ‘’jeté le bébé et l’eau de son bain’’, mais pour la simple raison que la qualité du processus enseignement/apprentissage peine à être relevée depuis un certain temps. Dans cette enquête exclusive sur la débâcle de notre école et surtout sur la guerre froide très visible entre un ancien Ministre et son remplaçant, on vous plonge dans grand univers où malgré d’importantes réformes ont été faites, alors que l’école guinéenne peine toujours à imprimer ses marques.

Que faut-il retenir du passage du Ministre Ibrahima Kalil Konaté à la tête du MENA ? Peut-il valablement revendiquer avec une totale satisfaction un bilan ?

C’est l’énormité du travail abattu dans ce dossier d’enquête. Des cadres du département ont été mis en contribution dans ce travail. Tout d’abord et contrairement à la version du camp très proche de K², dire que tout élève en  classe de  terminale qui n’obtient pas la moyenne annuelle de 08/20 ne doit passer au bac, est une fuite en avant. Car, ceux qui ont l’habitude de gonfler les moyennes annuelles vont reprendre service en donnant un minimum de 08/20 à tout élève dans le besoin, sera un risque de recaler des élèves sérieux qui ont obtenus 07,99/20 ayant toujours misé sur leur propres efforts, estime notre interlocuteur en « off».

C’est pourquoi, dit-il, après autopsie, l’actuel ministre a compris que c’est une insuffisance de suivi pédagogique. Il a cependant, fait auditer par des spécialistes des copies corrigées des sessions 2018 du CEE et du BEPC. Au vu des rapports d’audit pour la session 2019, un jury de spécialistes certifié a été créé pour auditer essentiellement les copies corrigées et accompagné par un jury de centralisation des notes avant la proclamation des résultats. C’est une grande première dans ce département, affirme notre source.

Ensuite, tout élève ayant enregistré 25% d’absence au cours de l’année scolaire est renvoyé pour l’année scolaire ou universitaire suivante, est une mesure qui date du temps du PDG-RDA et reste  en vigueur aujourd’hui même si elle reste très rarement appliquée. En plus, 40 jours ne sauraient être 25% du nombre de jours d’une année scolaire qui compte 9 mois, donc, aux alentours de 250 jours francs, un rappel fait par notre interviewé.

Sur le premier point de la tribune « où sont passées les réformes engagées par le Ministre Ibrahima Kalil Konaté (K²) », le souci n’est pas de responsabiliser les DCE/DPE, IRE qui sont nommés par décret et qui ont des rôles et responsabilités bien définis dans les manuels de procédures qu’ils gardent par devers eux-mêmes. ‘’Mais, est-ce qu’ils  les jouent et assument entièrement ?’’, s’interroge X.

L’actuel ministre dès sa nomination a rendu le service à un intérimaire, sans gourmandise. Demandez  à K², c’est après combien de trimestres de gestion de la DCE  de Matoto, qu’il a cédé le service ? Veut-il savoir de plus.

Sur le deuxième point, si l’ancien Ministre K² avait mieux géré les partenaires sociaux, syndicats et feguipae serait-il parti de son poste ? Et contrairement à K²,  l’approche de gestion faite par son successeur sur la même crise, a été beaucoup plus concluante et efficace. En ce qui concerne le troisième point, la décentralisation des examens nationaux a été décidée suite aux ateliers régionaux préparatoires des examens nationaux de 2016. A cette époque, Ibrahima Kalil Konaté était le DCE de Matoto. Ainsi, elle  a été rendue effective pour le CEE session 2017 par l’ancien Ministre Kalil  Konaté et pour le BEPC depuis la session 2018 par l’actuel Ministre, Mory Sangaré, fait savoir toujours notre source.

A l’image des 38 DCE/DPE dotées en 2017 d’ordinateurs interconnectés, les 8 IRE sont dotées d’ordinateurs interconnectés  depuis 2018, c’est le fruit d’un travail abattu avec acharnement par l’actuel locataire du MENA. Notre informateur dit ne pas comprendre le pourquoi de tous ces agissements contre l’actuel Ministre.

Au quatrième point, c’est le Président de la république Pr. Alpha  Condé  qui a dénoncé publiquement cette pratique d’admission au bac, des candidats ayant 07/20 comme moyenne obtenue au bac réel et plus de 18/20 comme moyenne annuelle. Et l’ancien Ministre Kalil Konaté a même dit qu’il avait vérifié et qu’aucun texte n’existait par rapport à l’utilisation de la moyenne annuelle dans le calcul de la moyenne d’admission au bac. Alors pourquoi veut-il s’offrir si pompeusement une couronne qui est loin bien pour lui ? Si le mérite revenait à quelqu’un, c’est bien au Président Alpha Condé qui a trouvé la pratique inappropriée et inacceptable, tient à rappeler avec insistance notre source interne.

Mao disait, je cite : ‘’De ne pas donner la parole à celui qui n’est pas informé’’. Depuis  l’année scolaire 2017-2018  les calendriers prévoient  au niveau du primaire des compositions trimestrielles et au secondaire, les semestrielles, toutes soutenues par un  suivi/évaluation des apprentissages pour obtenir une note à l’oral et à l’écrit par mois. Celles-ci sont indispensables à tout enseignant soucieux du niveau d’assimilation de ses apprenants. En tout cas, le bon enseignant a  des approches efficaces pour évaluer ses apprenants et à l’oral et à l’écrit sans avoir trop de copies à corriger.

Chaque enseignant doit disposer d’une répartition de son programme par semaine et par mois pour les trois trimestres au primaire (y compris  le temps des compositions). Il en est de même au secondaire. Les programmes peuvent être achevés, s’il n’y a pas eu un long arrêt des cours au cas échéant, un réaménagement des calendriers scolaires est  inévitable, indique avec un ton très aisé notre X.

Le ministre actuel s’est engagé à partir de la rentrée scolaire 2019-2020, à rééditer le même dispositif avant  la proclamation des résultats des évaluations de passage pour les classes intermédiaires. A cela, vont s’ajouter les résolutions des organes consultatifs que sont les comités de pilotage de l’éducation CSPE, CPPE, CRPE et CNPE dans les jours à venir.

Sur le cinquième point à propos de la régularisation, celle-ci qui aurait dû se limiter aux vrais enseignants contractuels qui ont un large savoir sur les contenus des programmes en vigueur au niveau des trois (03) cycles, a été plutôt l’occasion rêvée pour ses promoteurs de procéder à des manipulations dans les effectifs. Ils sont également les soutiens de toutes les grèves et cherchent d’autres points de chute pour ne pas être devant les apprenants. Cette régularisation a sans doute créé des problèmes que d’en résoudre, fait-il comprendre également.

Les dates des prérentrée et rentrée scolaires sont fixées en fonction des conditions scolaires de l’année précédente avec l’exécution des activités programmées pendant les vacances.  Mais pas selon l’humeur d’un individu.

Le temps des apprentissages est fonction du nombre de programme et du temps d’exécution de chaque programme. Dans la sous-région non seulement nous n’avons pas les mêmes  filières, mais en plus de l’anglais, ils apprennent  l’allemand, l’espagnol, le chinois…Comment avoir le même temps d’apprentissage que ces derniers ? En plus du 15 au 30 septembre, il y a 16 jours (16×6h/j=96h) qui ne peuvent pas combler le déficit de (950-650)h=300 heures, contrairement à ce vous dites. Il faut bien vous informer pour ne pas dire du n’importe quoi, lâche sous un ton très furieux notre X.

Au point6, tout le monde reconnaît que les fraudes constatées lors des examens nationaux de cette année, ont été réprimées sans complaisance et toute conformité aux textes en vigueur.

Au point 7, l’idée d’une 2ème session est en cours de réflexion avant même qu’Ibrahima Kalil  Konaté ne soit ministre. Les difficultés résident au niveau budgétaire et technique. D’ici l’ouverture des classes, le toilettage du projet de l’office du bac sera terminé puis signé.

Au point 8, le décret création de l’office du bac au MENA a été signé quand le Ministre Ibrahima Kalil Konaté était en fonction. Pourquoi il n’a pas élaboré et signer l’arrêté d’application ? On attend sa réponse.

Au point 9, c’est en son temps que les évaluations (interrogations écrites, orales et examens blancs),  ont été banalisés sur fond de populisme auprès des enseignants et encadreurs. Et les grèves ont fait le reste en 2018.

Au point 10, le projet d’étude pour la mise en place de nouvelles filières au lycée en plus de celles existantes a commencé en 2014 avant de s’interrompre en 2016 par manque de financement et a  repris en 2018. De nos jours,  les études sont terminées et reste à satisfaire les conditions de mise en œuvre du projet  pour la rentrée prochaine.

Au point 11, nos programmes étaient harmonisés avec les pays francophones de la sous-région. Notre retard réside dans la création de nouvelles filières qui impose de nouveaux curricula et l’extension du nombre de groupes pédagogiques donc de salles de classe, d’enseignants qualifiés et compétents.

Un autre acquis non les moindres, l’actuel ministre envisage un toilettage des textes (règlements généraux, arrêté conjoint ….), réglementant la gestion des examens nationaux en Guinée. Ceux qui voulaient profiter de la visite d’une autorité pour pousser les correcteurs à faire des réclamations d’augmentation de prime en ont eu pour leur compte.

Après tout ce que je viens de dire, quelle réforme ou initiative, l’ancien Ministre Ibrahima Kalil Konaté peut-il revendiquer la paternité au point de s’inquiéter (auprès de quelle opinion?), sur la poursuite ou non de sa mise en œuvre ? Lui-même n’a-t-il pas remplacé un autre qui est resté digne et continue à être digne dans son nouveau  poste ministériel ? Pourquoi tout cet acharnement par personne interposée contre l’actuel Ministre ?

Bref, comme l’a dit Leonel Jospin, « le propre du réformateur, c’est qu’il réussit ses réformes ». Tant bien que mal, l’actuel Ministre de l’Éducation Nationale fait mieux que ses prédécesseurs sans grand bruit, dit enfin notre interlocuteur très remonté, qui a voulu mettre à nu et par pièce, toutes ces informations contenues dans un article dont le seul but serait de se faire passer pour le meilleur et l’autre, le pire.

C’est comme pour dire, je suis l’ange, l’autre, le démon. Et si ce n’est pas moi, ce n’est personne. Dans ce dossier qui s’apparente à une chasse d’honneur et de triomphe, l’on est loin encore du dernier secret qui garde en lui d’énormes mystères. Difficile de comprendre pourquoi c’est maintenant on parle d’un K² dont le passage à la tête du MENA a été triste et regrettable. Qu’a-t-il fait pour que certains guinéens soient aussi nostalgique jusqu’à demander son retour aux affaires ?

En attendant une réponse claire à toutes nos interrogations, il faut dire cependant, plusieurs sont ces cadres du MENA qui s’interrogent eux-mêmes du pourquoi de toutes ces attaques venant des proches d’un ancien Ministre ? Le Ministre Ibrahima Kalil Konaté K² serait-il pour quelque chose ? Et pourquoi son indifférence alors ?

Par Habib Marouane CAMARA

 Journaliste et Analyste Politique

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