Depuis son accession à l’indépendance, en 1958, les hommes politiques guinéens sans programme de société cohérent et réaliste ont plongé le pays dans un conflit de nature méconnue mais, ayant exacerbé le clivage ethnique.
A plusieurs reprises, des injustices furent commises et subies par les couches sociales les plus vulnérables. Le système politique prôné jusque-là a longtemps été clientéliste c’est-à-dire, fondé sur une distribution abusive des postes officiels à des agents qui maximisent la production de rentes pour leur patron, le parti au pouvoir et pour eux-mêmes. De ce fait, les hommes qui se sentent forts dans ce pays en raison des considérables pouvoirs de manipulation qu’ils détiennent, ont fait commettre régulièrement des délits par des jeunes non avertis afin d’échapper aux sanctions.
Jusqu’à aujourd’hui, aucune disposition n’est prise pour pallier à cette malencontreuse situation. Et pourtant, d’énormes efforts sont requis pour endiguer la spirale de cette mauvaise campagne qui consiste à lancer des messages haineux qui devraient être punis sévèrement par la loi dans les conditions normales. Et pourtant, à l’avènement du CNRD, son président a indiqué dans l’un de ses nombreux discours qu’il tuera l’ethnie en Guinée avant de quitter le pouvoir. Mais, cela ne sera possible à mon humble avis que si l’on parvient à combattre l’impunité.
Soucieux de la situation délétère qui prévaut actuellement en Guinée, il est temps pour tous les citoyens de ce pays de se donner les mains pour combattre cette injustice que nous continuons de subir en longueur de temps. Car ce qui s’est passé au cours de la semaine dernière mérite l’attention de tous les guinéens et non des seuls concernés puis qu’il y va de l’avenir de cette belle nation.
Cependant, il convient de rappeler que la perpétuation des discours haineux et sans vergogne ne font point avancer un pays. Le développement économique tant rêvé par les guinéens demande beaucoup de sacrifices. Je ne pense pas à mon for intérieur que nous avons l’intention de voir ce pays dans une crise sans issue. Pour moi, nous les dignes fils de ce pays avons le devoir de laisser un héritage sein pour nos enfants comme l’ont fait nos ancêtres.
Les politiques menées depuis l’indépendance par nos dirigeants qui se sont succédés à la tête de l’Etat ont toutes échouées en raison de la non implication de tous les fils de la nation. Le pays a été longtemps dirigé par des médiocres car les intellectuels se sont toujours préoccupés de leur épanouissement personnel et professionnel. Il est à déplorer tout de même de voir des nains politiques se battre uniquement dans le but d’exacerber de la vengeance, la haine et le mépris de l’autre.
Au lieu de s’attaquer aux réels problèmes des guinéens qui continuent à vivre sans cesse dans une angoisse permanente nourrie par une extrême pauvreté indescriptible, une misère sans nom et une insécurité totale pour ne citer que ceux-là, l’on continue à perdre du temps sur des faux débats alors que les autres pays mettent leur énergie à profit pour trouver les voies et moyens pour aller de l’avant.
J’ose espérer que les guinéens se réveilleront un jour et prendront conscience des enjeux qui nous attendent afin de de construire une Guinée meilleure. En attendant, ce jour, nous devons arrêter de cautionner l’impunité et foutre éternellement en prison tous ceux qui se permettent de violer les lois du pays et les principes de la République comme c’est le cas de tous ces individus haineux que je ne saurai nommer tellement qu’ils posent des actes ignobles, infâmes et ignominieux.
Loin d’être un spécialiste de la réconciliation nationale, je pense que les guinéens doivent se regarder droit dans les yeux et se dire la vérité car trop c’est trop. Cependant, un dialogue sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent sera indispensable entre les fils et filles de ce pays pour nous sortir de cette situation qui n’a que trop durée…
Safayiou DIALLO
Citoyen guinéen