Rapatriement de léonais, l’UFDG fait la morale à la junte : ‘’Avant de prendre une décision, il faut mesurer les conséquences’’
Le parti de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu son assemblée générale à son siège de la Minière dans la commune de Dixinn, ce samedi 21 décembre. Lors de cette rencontre, le vice-président Kalémodou Yansané, s’est exprimé sur le démantèlement des zones criminogènes par les autorités.
Parlant du démantèlement des zones criminogènes et le rapatriement de léonais interpellés dans ces sites, Kalémoudou Yansané, affirme que le camp de Cellou Dalein Diallo adhère à l’idée de traquer les bandits, les consommateurs de drogue, mais désaprouve toute action qui ne respecte pas les règles en la matière.
‘’Aujourd’hui, quoi qu’on en dise, la deuxième économie en Sierra-Léone, ce sont des guinéens vivant en Sierra Leone. L’UFDG condamne, comme elle l’a toujours fait, toute forme de consommation de drogue, que ce soit du chanvre indien, l’héroïne, la Kush, etc. Parce que la consommation de la drogue contribue à dépraver les jeunes. Et les jeunes, c’est l’avenir du pays. Donc nous condamnons la consommation de drogue’’, a-t-il déclaré devant les militants et sympathisants du parti vert-blanc.
Poursuivant, ce proche de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo indique la voie à suivre, tout en condamnant la manière par laquelle les actions sont menées sur le terrain. ‘’Nous condamnons également avec la même énergie tout traitement de dossier quelle que soit sa gravité par des voies brutales, par des lois non conformes à la réglementation en vigueur, par les moyens non conformes aux aspects humanitaires. Lorsque vous prenez des consommateurs de drogue, qu’ils soient des guinéens, qu’ils soient des étrangers de la Sierra Leone, Côte d’Ivoire, n’importe où, vous les arrêtez, vous les présentez au juge qui examine leur cas. S’il est prouvé qu’ils sont fautifs vous les condamnez’’, renseigne Kalémodou Yansané.
Il soutient dit avoir eu vent de risques liés à l’expulsion de léonais pour les guinéens vivant en Sierra Léone. ‘’Vous ne pouvez pas fait des rafles, comme dans la mer, vous mettez les filets et tout ce que vous raflez, c’est du poisson. Des rafles, vous embarquez des gens, vous les envoyez à la frontière pour leur dire : allez chez vous. Ce n’est pas juste, ce sont des africains, pour la plupart des guinéens. Et n’oubliez pas que si vous piquez un étranger ici, qu’il soit ivoirien, comorien, français, américain, sierra-léonais, ils vont piquer les guinéens qui se trouvent chez eux aussi. Le monde est devenu interdépendant. C’est pourquoi, dès que la nouvelle est arrivée en Sierra Leone, nous avons reçu des plaintes de nos compatriotes qui en souffrent des conséquences‘’, dévoile-il.
Pour lui, ‘’ce n’est pas le gouvernement sierra-léonais qui donne des ordres pour dire de faire la réciprocité, mais les Mandens, les Téménés qui sont des sierra-léonais qui disent : ‘comme on a chassé nos parents de la Guinée, nous aussi , on va embêter leurs parents ici en Sierra Leone. Avant de prendre une décision, il faut mesurer les conséquences. Moi, qui vous parle, une bonne partie de ma famille est en Sierra-Léone. J’ai des sœurs qui sont mariées en Sierra-Léone et mon village est 3 kilomètres de la frontière entre nos deux pays’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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