Au cours d’une plénière tenue, ce mercredi 29 mars, au Conseil national de la transition (CNT), la ministre de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime s’est prêtée aux questions des conseillers. Parmi les interrogations figure la problématique de la fourniture du poisson sur le marché.

Après la ministre du commerce Louopou Lamah, celle de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie numérique a répondu dans l’après-midi de ce mercredi à plus dune vingtaine de questions formulées par 59 conseillers présents à cette plénière.

La ministre Charlotte Daffé, au cours de cet exercice, a évoqué les raisons de la rareté du poisson dans les marchés de la capitale.

‘’Aujourd’hui, tout le monde consomme le poisson. Tout le monde a accès au poisson. Mais ces dernieres années, avec le changement climatique, le poisson se rarifie dans toutes les eaux  maritimes. Ce n’est pas uniquement en Guinée. C’est un fait qui est connu aujourd’hui. Avec l’augmentation de la démographie, ça devient de plus en plus rare’’, indique-t-elle.

‘’En Guinée, le marché est approvisioné à travers la pêche artisanale, industrielle et les importations. Ce qu’il faut savoir, c’est la pêche artisanale qui nourrit essentiellement la population, mais les pecheurs artisanaux n’ont  pas d’accompagnement. C’est rare de trouver des guinéens à 100% qui font de la pêche artisanale. C’est fait par les étrangers’’, ajoute la ministre de la pêche.

Pour ce qui est de la pêche industrielle, poursuit-elle, ‘’nous n’avons pas de navire de pêche industrielle contrairement à d’autres pays de la sous-région qui ont réussi à constituer une flotte nationale. C’est ce problème qu’on a’’.

Selon elle, ‘’il faut retenir que le poisson se rarifie, les espèces prisées en Guinée se font rares, le réchauffement climatique fait que les poissons sont en train de migrer vers les zones les plus froides. Il y a également l’éloignement des zones de pêche’’.

Outre l’interdiction de l’exportation du poisson, la ministre de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime assure que son département a pris une batterie de mesures pour la fourniture et la réglementation du prix du poisson sur le marché.

‘’Ce que nous sommes en train de faire, c’est d’exiger des autorisations de débarquement de poissons. Bien que ce soit une activité pour le secteur privé, l’Etat a un droit de droit de regard. Nous mettons en place des obligations de débarquement pour tous les navires qui sont détenteurs de licence. Les embarcations de pêche artisanale également’’, précise Charlotte Daffé.

‘’Il y a des compatriotes qui agrippent un peu la chaîne de distribution. Nous sommes en train de travailler avec le ministère du commerce pour le prix du poisson et son approvisionnement. Le poisson est débarqué au port à un prix. Par exemple 100 000 GNF. Ce poisson se retrouve sur le marche à 300 000GNF ou à 500 000GNF. Ça, ce n’est pas le département de la pêche qui le fait. Mais nous sommes en train de réglementer cela. Vu la pêche soit privatisée, l’Etat a un peu perdu la maîtrise de la gestion sur le secteur’’, avoue la ministre de la Pêche.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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