Le président du parti Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno, a tenu une conférence de presse, ce samedi 10 mai, pour exprimer ses préoccupations concernant le recensement biométrique en cours en Guinée. Bien qu’il ne soit pas opposé au processus, il a souligné de nombreux dysfonctionnements et irrégularités.

Contestant le mode d’acquisition des kits d’enrôlement, Dr Faya Millimouno a remis en question la transparence de l’obtention des 6 000 kits d’enrôlement, dont le coût s’élève à 35 millions de dollars.

‘’On nous a simplement annoncé un matin qu’il y a 6000 kits qui ont été réceptionnés. Les 6000 kits qui ont été réceptionnés. On nous a annoncé que ça a coûté 35 millions de dollars. Est-ce qu’il y a eu un appel d’offres ? Si oui, quand ? Quel est le dossier d’appel d’offres ? Quelles ont été les sociétés soumissionnaires ? A quel moment la sélection a été faite ? Ce sont des questions importantes qu’on a à se poser’’, a-t-il indiqué.

Cet acteur politique a souligné l’importance de la transparence dans la gestion des ressources de l’État. ‘’Nous avons aujourd’hui des anciens Premiers ministres qui sont en prison. Des ministres qui sont en prison parce qu’on leur reproche une mauvaise gestion. Ça s’apparente à une mauvaise gestion si un appel d’offres n’a pas été fait pour une sélection régulière de l’opérateur qui a déployé les machines que nous avons à l’intérieur’’.

Le président du BL a également exprimé ses inquiétudes quant à l’alimentation des machines par énergie solaire, en particulier pendant la saison des pluies.

‘’Nous allons vers le mois de juin. Lorsque vous allez par exemple en région forestière, il pleut. C’est maintenant la saison des pluies. Donc la quantité d’énergie que peuvent accumuler les panneaux pour alimenter les machines est aujourd’hui insuffisante. Ce qui fait qu’à l’intérieur du pays, les responsables de notre parti qui vont en tant que citoyens pour se faire recenser, mais qui vont également en tant qu’observateurs, nous remontent beaucoup de problèmes que les gens rencontrent sur le terrain. Il y a des machines qui ne sont pas fonctionnelles et on a même des problèmes au niveau de ceux-là qui sont chargés de faire le recensement eux-mêmes’’, a révélé Dr Millimouno.

Le Bloc Liberal a dénoncé une répartition inégale des kits d’enrôlement entre les régions administratives. ‘’Pour la répartition des kits, pour toute la région administrative de Boké, vous avez 364 kits qui ont été répartis dans cette région, soit 7% de la clé de répartition. Pour la région administrative de Conakry, qui est normalement la région la plus peuplée, on devait avoir aussi les kits les plus nombreux. Malheureusement, on se retrouve avec 789 kits électoraux dans tout Conakry soit 15% de la clé de répartition’’, a précisé Ibrahima Mbemba Bah, responsable de la communication du BL.

‘’Pour la région administrative de Kankan, c’est là où le bât blesse, c’est là où on se pose des questions, pourquoi cela ? Vous avez 1 517 kits, soit 30% des kits électoraux, répartis seulement dans la région administrative de Kankan. Je ne parle pas de la Haute Guinée, j’ai dit région administrative de Kankan. Je donne les détails par rapport à ça. Kouroussa, vous avez 267 kits. Kankan, vous avez 469 kits. Mandiana, vous avez 157 kits. Kérouané, vous avez 210 kits et à Siguiri, vous avez 415 kits. Voilà un peu pour cette région administrative. Donc, Kankan, qui comprend 30% des kits, et Conakry la capitale de notre pays, a à peine 15% des kits. Ça, c’est un couac qu’il faut signaler’’’, a-t-il ajouté.

Pour la région administrative de Kindia, a poursuivi M. Bah, ‘’on a 706 kits électoraux, soit 14% de la clé de répartition. Dans la région administrative de Labé, nous avons 414 kits, soit 8% des kits électoraux. Pour toute la région administrative de Mamou, on a seulement 247 kits, soit 4% des kits électoraux. Pour la région administrative de Nzérékoré, on a 531 kits, soit 10% de la clé de répartition des kits électoraux’’.

Il estime que cette répartition inégale pourrait entraîner un déséquilibre dans le corps électoral, donnant ainsi un avantage à certaines régions par rapport à d’autres.

‘’Il y a une inégale répartition des kits électoraux sur l’ensemble du territoire national. Ça veut dire que les guinéens n’ont pas les mêmes chances d’égalité de se faire enrôler. Et c’est évidemment qu’il y aura plus de personnes enrôlées dans certains endroits que dans d’autres endroits. Vous comprendrez par-là que le corps électoral aussi sera plus élevé dans certains endroits que dans d’autres endroits. La conséquence, c’est quoi ? C’est qu’on peut se retrouver avec une ou deux régions qui seront simplement capables d’élire à plus de 51% le futur président de la République de Guinée’’, a signalé Ibrahima Mbemba Bah.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

00224 621 77 38 52/bahpathe17@gmail.com