Réélu à la tête de la Fédération des paysans du Fouta-Djalon, Moussa Para vise loin : ‘’Tout le monde verra les résultats…’’
Au cours d’une assemblée générale de la Fédération des paysans du Fouta-Djalon tenue cette semaine à Timbi-Madina, Elhadj Moussa Para Diallo a bénéficié une nouvelle fois la confiance des prometteurs de la terre de cette région. A la suite de cette rencontre qui a regroupé producteurs agricoles, agents de développement local, autorités et partenaires, le nouveau promu affiche ses ambitions pour donner plus de valeurs à l’agriculture.
Dans une salle qui a refoulé du monde, le maire de la commune rurale de Timbi-Madina n’a pas pu cacher sa satisfaction. ‘’Quand nous voyons tous les producteurs de pommes de terre, de haricot, des tomates de Mamou à la frontière du Sénégal se retrouver dans notre zone pour discuter de comment il faut vraiment atteindre l’autosuffisance alimentaire dans notre pays, c’est vraiment une immense joie. Vous savez très bien que la terre ne trahit jamais (…). Beaucoup de jeunes veulent emprunter la route de l’occident. Certains passent par le Sahara, d’autres perdent la vie par noyade en voulant rejoindre l’Europe. Pourtant, le bonheur se trouve chez nous à travers l’agriculture. De nos jours, la Fédération accompagne beaucoup de jeunes dans ce domaine qui ont abandonné l’immigration’’, se félicite Elhadj Mamadou Diao Doumba Diallo.
Présent à la rencontre, le gouverneur de Mamou promet que l’Etat à travers le CNRD va continuer à appuyer les producteurs agricoles.
‘’Si les producteurs et membres de la Fédération des paysans du Fouta-Djalon sont engagés, sont déterminées à accroitre la production, c’est notamment grâce à l’accompagnement, au soutien moral. L’Etat va continuer à les soutenir parce que le CNRD a la volonté de faire de la Guinée, un pays où l’autosuffisance alimentaire est là comme solution finale. C’est ce qui se traduit par ma présence pour vous accompagner’’, indique le colonel Aly Badara Camara, précisant que ‘’les autorités à tous les niveaux sont aujourd’hui déterminées et concrètes parce qu’il faut faire comprendre aux paysans qu’ils ne sont pas abandonnés’’.
Plébiscité à l’issue de cette assemblée, le président de la Fédération des paysans du Fouta-Djalon espère un accroissement de la production. ‘’On est aux alentours de 2 000 tonnes de semences pour les perspectives de 2023, à emblaver sur les parcelles que ça soit de Mamou à Mali. Cette année, on est à 1 389 tonnes, il faut aller au-delà de l’attente même des producteurs parce que le gouvernement nous appuie notamment sur les intrants agricoles, les moyens financiers mais surtout en termes d’équipement devant accompagner les récoltes et les post-récoltes’’, prévoit-il.
Elhadj Moussa Para Diallo promet que ‘’l’année 2023 sera celle au cours de laquelle tout le monde verra les résultats. Je le promets fermement car je connais l’engagement du gouvernement et celui des producteurs et les deux mis ensemble, je pense qu’on aura de bons résultats’’.
Déjà, dans les champs à Timbi-Madina, la récolte s’annonce bien. En bon paysan, Para Diallo s’en réjouit. ‘’De nos jours, nous sommes entre un mois et deux mois de plantation, je pense que sous peu les premières récoltes vont rentrer en action. Si tout se passe bien, c’est trois mois et demi avant la récolte. Vous avez vu les champs, ils sont beau et excellent. Je pense que c’est une culture qui se porte très bien, pas seulement ici à Timbi Madina mais dans l’ensemble de la région que ce soit à Mali, a Mamou, Dalaba ou Labé. Ça promet bien. Dans l’ensemble, on peut estimer par an à 35 000 tonnes de pommes de terre sorties des zones du Fouta’’, souligne-t-il.
Il a mis l’occasion à profit pour évoquer des difficultés rencontrées par les producteurs. ‘’C’est maintenant que la réalisation commence à venir. Vous m’avez vu montrer des fiches données par le ministre de l’agriculture pour dire qu’il faut déjà préparer la future campagne, donc les gens n’ont qu’à remplir les fiches pour demander des dotations que ça soit en motopompes, que ça soit en engins agricoles à savoir les tracteurs, les motoculteurs…Donc, nous sommes en train actuellement de recenser les besoins des uns et des autres pour qu’on puisse mieux préparer la campagne de l’année prochaine’’, dit-il.
‘’Je parlais de 26 milliards GNF mis à la disposition de la Société générale des banques pour nous prêter à un taux préférentiel de 5%. Jusqu’à présent, le taux était entre 12 et 15%. On va négocier avec le gouvernement pour qu’il nous mette davantage des moyens à notre disposition avec un taux encore plus bas pour qu’on ait des résultats (…). On va voir comment rembourser tout ça pour que tout le monde soit satisfait’’, prévoit-il.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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