La politique religieuse de la Chine était au cœur d’une conférence animée en début de semaine par le professeur Wang Hongyi, membre de l’Académie chinoise des sciences sociales. Face à des journalistes, il a déclaré que la liberté de croyance est un droit fondamental des citoyens chinois.
Se référant à la constitution, cet ancien conseiller politique de la mission de l’ONU en Afrique Centrale et Tchad indique que l’article 36 de la constitution stipule : ‘’les citoyens de la République populaire de Chine ont la liberté de croyance religieuse’’, ajoutant qu’’’aucun organisme d’Etat, aucun groupe social ou individu ne peut forcer les citoyens à croire en une religion ou à ne pas croire en une religion et ne peut discriminer les citoyens qui croient en une religion ou les citoyens qui ne croient pas en une religion’’.
La loi prévient que nul ne peut utiliser la religion pour se livrer à des activités pouvant remettre en cause l’ordre social, nuire à la santé des citoyens et interférer avec le système éducatif national.
Selon des statistiques jugées ‘’incomplètes’’, le pays compte 100 millions de croyants repartis sur deux tiers du territoire chinois. Ce qui représenterait 7,7% de la population. ‘’En Chine, on est libre d’être croyant ou athée, de croire à telle ou telle autre religion, d’avoir une religion nouvellement créée et d’abandonner la religion qu’on a eue. La religion fait partie des choix libres et personnels des citoyens. C’est leur affaire privée’’, souligne le professeur Wang.
Cinq principales religions
La Chine est un pays multireligieux. Cinq principales religions y sont pratiquées dont le bouddhisme, le taoïsme, l’islam, le catholicisme et le christianisme. ‘’Les chinois peuvent librement choisir, exprimer leurs croyances et indiquer leur identité religieuse’’, précise l’enseignant-chercheur, avant de souligner que ‘’toutes les religions sont égales et autonomes de leur administration, leur budget et leur propagation’’. On y dénombre près de 139 mille lieux agréés pour des activités religieuses, plus de 360 mille membres du clergé religieux et plus de 5500 groupes religieux.
Le bouddhisme a une histoire de 2000 ans en Chine. Le pays compte 33.000 temples bouddhistes et environ 200 moines et nomes dont environ 120.000 lamas et nonnes du bouddhisme tibétain, de plus de 1700 bouddha vivants et plus de 3000 monastères ainsi que les moines du bouddhisme pali, où on compte près de 10 mille moines et plus de 1600 temples.
Quant au taoïsme, il a une histoire de plus de 1700 ans. Il existe actuellement de plus de 9000 temples taoïstes en Chine et plus de 50.000 taoïstes.
L’islam a été introduit en Chine en 7e siècle. En 2021, il y avait approximativement 25 millions de musulmans en Chine dont la moitié vivent au Xinjiang avec plus de 35 mille mosquées et plus de 45 mille imams. La plus ancienne mosquée de Chine se trouve à Guangzhou au sud de la Chine. Elle a été construite en 627 sous la dynastie Tang.
Au total 10 groupes ethniques pratiquent la religion musulmane. ‘’Il s’agit des groupes ethniques Hui, Ouïghour, Kazakh, Kirghiz, Ouzbek, Tatar, Tadjik, Dongxiang, Salar et Baoan. En outre, certaines personnes parmi les groupes ethniques, Mongol, Tibétain, Dai et Bai croient en l’Islam, mais leur nombre est extrêmement faible’’, détaille le conférencier.
Le catholicisme a été introduit en Chine depuis 7e siècle à grande échelle après la guerre de l’opium en 1840. La Chine compte plus de 5,5 millions de catholiques, plus de 7000 membres du clergé et environ 600 églises et clubs.
Le christianisme (protestant), introduit au début du 19e siècle après la guerre de l’opium, compte 23,05 millions de fidèles en Chine, plus de 37 mille personnels pastoraux et missionnaires et plus de 25 millions d’églises.
‘’La Chine applique le principe de séparation de la religion et de l’éducation. Les élèves ne reçoivent pas d’enseignement religieux dans l’éducation nationaux. Les écoles religieuses sont gérées par des organisations religieuses. Un enseignement religieux professionnel est dispensé en fonction des besoins de chaque religion’’, affirme le Professeur Wang Hongyi.
En septembre 2017, il existait 91 écoles religieuses agréées par l’administration d’Etat des affaires religieuses, dont 41 écoles bouddhistes, 10 écoles taoïstes, 10 écoles islamiques, 9 écoles catholiques et 21 écoles chrétiennes et un total de plus de 47 mille diplômés.
Egalité des religions
Depuis la fondation de la République populaire de Chine, ‘’toutes les religions ont un statut égal et coexistent harmonieusement. Aucun conflit religieux n’a eu lieu. Les citoyens croient aux religions et ceux qui n’y croient pas se respectent également et vivent dans l’unité et l’harmonie’’.
Pour sa part, le gouvernement a formulé et mis en œuvre des politiques sur la liberté de croyance religieuse et a établi une relation entre la politique et la religion qui sont conformes aux conditions nationales. ‘’Personne en Chine n’est puni en raison de ses croyances religieuses’’, soutient mordicus Wang Hongyi.
Il fournit divers services aux musulmans pendant le Hajj. Selon les données officielles, Depuis 2007, le nombre de pèlerins dépasse les 10 000 chaque année. Plus de 113.000 musulmans chinois se sont rendus à La Mecque pour le Hajj depuis 1980.
Ce chercheur rassure que le gouvernement chinois respecte les habitudes alimentaires et les rituels funéraires des minorités ethniques qui croient en l’Islam, formule des réglementations pour la production d’aliments halal et ouvre des cimetières musulmans.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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