[dropcap]A[/dropcap]lors qu’on s’attend toujours au grand chambardement, deux vilaines têtes de turcs, tirées d’un trop-plein d’ectoplasmes et de bras cassés, ont été tranchées sans crier gare. Voilà qui met les esprits à la renverse au sein de l’attelage gouvernemental.
C’est peut-être signe que le Mistral annoncé s’est levé au loin, c’est peut-être signe qu’enfin la bourrasque longtemps claironnée sur tous les toits comme celle à décorner les bœufs, s’est enfin mise en branle. C’est signe peut-être qu’il a enfin décidé de s’affranchir du joug des ligatures politico-ethnico-régionalistes dont il était l’otage depuis qu’il est aux affaires.
Quelle ne fut notre hébétude à nous tous d’en avoir été rendus à deux ronds à flanc qu’il s’était laissé prendre dans la gadoue des pièges qu’il a sans répit pourfendus avec la dernière énergie, tout le temps de son combat de vieux bonze politique ? Et si la révolte avait enfin sonné chez lui? Et si c’était l’électrochoc attendu de tous venant de celui en qui toute l’Afrique avait placé une confiance éléphantesque, mais qui était en train de décevoir les espoirs les plus fous, atomiser les rêves les plus surréalistes de toute la jeunesse d’un continent, laquelle avait vu en lui, un rédempteur?
Oui il est grand temps qu’Alpha Condé se sorte des traquenards dans lesquels il s’est laissé tomber tout seul, il est grand temps qu’il sorte de sa torpeur, il est grand temps qu’il sorte la tête de l’eau, qu’il remonte le courant. Parce que voir Alpha Condé toucher le fond, pour tout ce qu’il incarnait, c’est navrant, c’est affligeant, c’est incompréhensible ! Qu’attendait-il pour envoyer le signal catalytique de révolte intérieure en lui? Qu’attendait-il pour frapper ?
C’est vrai qu’on attendait ça depuis que la vieille Berth marchait, on attendait cet assaut de délivrance de soi, synonyme d’une mutinerie à l’échelle personnelle, depuis qu’il est aux commandes, mais en vain ! Sinon comment se farcir le fait qu’il nous ayons depuis toujours encollé à la primature telle une arrête en travers de nos gorges, le même et unique Mohamed Saïd Fofana ? Tout en continuant de ronger nos freins dans l’optique du grand branle-bas plus que jamais nécessaire, inéluctable même, venons-en à ces deux premiers moutons noirs de la famille, sacrifiés. Si l’un a rejoint le grand garage de la lamentation, l’autre a été éconduit comme un damné.
Oui, Idrissa Thiam, est du lot de ces ministres qui n’ont pas cassé la patte au moindre canard depuis qu’il était à ce poste, a contrario, son nom a été plutôt mêlé, associé à d’affreuses et ignobles histoires de montages contre-nature. Certes il a été sacrifié en Cobaye, mais il est et reste à dire que bien d’autres devront tout aussi trépasser, brillant par leur incompétence notoire et leur manque patent de leadership et de capacités managériales. Point n’est besoin d’aller les chercher loin, ils pullulent au sein du gouvernement Saïd, lui-même l’incompétence et le dilettantisme personnifiés. Grand taiseux, froid comme un pharaon momifié qui est resté claquemuré dans un silence monacal, Idrissa n’a jamais su porter le moindre projet, il paye pour un manque de résultat criard.
Mais ce qui a tonné, ce qui a médusé et qui a en même temps soulagé, c’est bien l’éviction sans point de chute du vieux briscard présenté comme homme de poigne mais qui s’est finalement révélé un ectoplasme, un personnage fade, dénudé de charisme et au leadership éclopés. Oui Madifing est resté anachronique jusqu’au bout voulant réinventer la roue de la révolution, ce qui provoqua bien de conflits de compétences et de générations entre lui et celui qu’il soupçonnait lorgner sa place.
Il fallait bien que leur autorité de nomination tranche dans le vif un jour, il fallait bien mettre le holà au bicéphalisme nocif et à l’ambiance exécrable qui régnaient à la tête et au sein du département de la sécurité. Madifing, c’est toute une smalla de crimes, d’assassinats les plus odieux, les plus abominables les uns que les autres. Madifing, c’est aussi la gestion solitaire catastrophique du contrat de passage au passeport biométrique, Madifing, c’est enfin une police toujours dans le Radeau de la Méduse, une police qui cherche encore son chemin de Damas, une police dépenaillée, une police mendiante, mais une police qui ne manque pas d’ambitions.
En lieu et place des deux premiers sacrifiés, en attendant qu’on nous débarrasse de toute la gangrène, un quidam au bataillon, Mohamed Cissé, sorti des entrailles du corps de l’inspection et un dur à cuir de la race d’Alassane Condé. Le peuple appelle au big-bang !
Aboubacar Diallo, dans La Plume
Bonjour Mr le rédacteur
Il est très nécessaire à nous les lecteurs de comprendre ce que vous vouliez nous fait savoir mais avec des multitudes des gros mots comment vous pouviez être compris par les lecteurs qui ne sont ni docteur et ni professeur.
Écrivez sur un sens du français Facil s’il vous plaît
Merci
M. Kanté, nous transmettrons le message à l’auteur de cette chronique. Vos critiques et suggestions seront prises en compte.
[…] Mini remaniement ministériel au sein du gouvernement Guinéen […]