[dropcap]Q[/dropcap]uelque 200 millions d’Américains sont appelés aux urnes ce mardi 8 novembre pour l’élection présidentielle qui désignera le successeur de Barack Obama. En attendant de connaître le résultat du match entre Hillary Clinton et Donald Trump, passage en revue des hypothèses, de la plus probable à la plus folle…
Les premières estimations du résultat de l’élection présidentielle américaine tomberont dès la fermeture des bureaux de vote de la côte Est, à partir de 1 heure du matin ce mercredi 9 novembre, heure française. Mais le suspense pourrait durer.
Etat par Etat, les électeurs désignent 538 grands électeurs qui, à leur tour, éliront le prochain président des Etats-Unis le 12 décembre. Il faut donc obtenir la majorité des grands électeurs, soit 270, pour l’emporter. Dans 48 des 50 Etats, plus le District de Columbia, le vainqueur du vote populaire rafle la totalité des grands électeurs, selon le principe du « winner takes all ». Une configuration qui laisse la porte ouverte à trois scénarios…
► La victoire d’Hillary Clinton
C’est l’hypothèse la plus probable, au matin du jour J ce mardi 8 novembre. La plupart des sondages voient en effet Hillary Clinton l’emporter, même si l’avance de la démocrate s’est considérablement réduite en fin de campagne avec le retour surprise de l’embarrassante affaire de ses emails confidentiels envoyés depuis une messagerie privée. L’ancienne secrétaire d’Etat peut néanmoins compter sur des Etats où le socle démocrate est très solide, et qui représentent un nombre élevé de grands électeurs : la Californie ou l’Oregon à l’ouest, l’Etat de New York ou le New Jersey à l’est. Mais il lui faudra aussi l’emporter dans certains swings states, ces Etats traditionnellement indécis qui feront basculer l’élection. Sur ce plan, la situation se présente plutôt bien pour Clinton : le site spécialisé FiveThirtyEight, qui compile les sondages dans chaque Etat, la donne favorite dans la plupart des swings states. Si l’ex-First Lady obtient les suffrages des électeurs de Caroline du Nord et du New Hampshire, dont les résultats devraient tomber assez tôt, elle pourrait rapidement plier le match. Elle compte notamment sur la mobilisation anti-Trump de l’électorat latino et afro-américain, ainsi que des femmes.
► La victoire de Donald Trump
A la veille de la présidentielle, le retard de Donald Trump est flagrant. Les Etats qui ont régulièrement voté démocrate lors des dernières élections représentent un total potentiel de 226 grands électeurs pour Hillary Clinton, alors que le magnat de l’immobilier n’en dispose a priori que de 180 dans les Etats fidèles aux républicains ces dernières années, comme le calcule Le Monde en s’appuyant sur le site RealClearPolitics. Mais là encore, les swing states pourraient changer la donne. Ainsi, une victoire de Donald Trump doit obligatoirement passer par la Floride… où les intentions de vote sont extrêmement serrées, ce qui lui laisse des raisons d’espérer. Autre Etat décisif : l’Ohio, où le milliardaire fait la course en tête, notamment dans les anciens bassins industriels dévastés par les mutations économiques. « Il y a un proverbe aux Etats-Unis qui dit que le candidat qui gagne l’Ohio remporte la présidence, or Donald Trump a actuellement 3,5 points d’avance dans l’Ohio », avertissait ce dimanche, dans un entretien à Marianne, le spécialiste des Etats-Unis Jean-Eric Branaa… En savoir plus sur Marianne.net ICI