Retard dans l’organisation du procès du 28 septembre : ‘’J’ai aussi une part de responsabilité’’, affirme Cheick Sako
Plus de douze ans après les douloureux événements du 28 septembre, le procès peine toujours à être organisé. Ce jour-là, lors d’un rassemblement au stade du même nom, plus de 157 personnes ont été tuées et plus d’une centaine de femmes violées. Les victimes attendent toujours la tenue de ce procès pour situer les responsabilités.
L’ancien ministre de la Justice dénonce un manque de volonté politique de la part des dirigeants de l’ancien régime déchu. Cheick Sako reconnait aussi avoir sa part dans le retard accusé dans l’organisation du procès sur le massacre du 28 septembre.
Selon lui, ‘’ce procès est emblématique pour le pays. Je l’ai dit quand j’étais en fonction. La Guinée n’a pas le choix, il faut aller à ce procès. Moi, avant de partir, il y avait deux options. C’était d’organiser le procès au cinéma Liberté ou à la limite la Cour d’appel de Conakry. Construire un nouveau bâtiment, ce n’est pas ça le problème essentiel. Il y a un manque de volonté politique. S’il n’y a pas de volonté, il n’y aura pas ce procès-là alors qu’on n’a pas le choix’’.
Maître Cheick Sako dénonce le fait que des personnes inculpées continuaient d’occuper de hautes fonctions sous le règne d’Alpha Condé.
‘’J’avais dit qu’au moment du procès, ces gens seront mis hors de leurs structures. Mais encore une fois, c’est un peu les ratés de la gouvernance que nous avons tous connue. Il est évident que quelqu’un qui est impliqué et surtout inculpé dans un tel dossier de crimes contre l’humanité doit être en prison ou être assigné chez lui’’, martèle-t-il.
‘’J’ai aussi une part de responsabilité là-dans. Quand je suis arrivé, j’ai donné les moyens à trois magistrats et j’ai exigé que l’instruction soit clôturée à la fin de l’année 2017, mais ce n’était pas évident. Les magistrats, on les a détachés de leurs juridictions. Une fois que l’instruction a été clôturée, il fallait l’organisation matérielle. Le comité de pilotage a été créé difficilement et a commencé à travailler. Il fallait chercher un site’’, explique Cheick Sako.
A l’en croire, ‘’les choses avançaient normalement. Mais un procès de cette nature, ce n’est pas de la signature. On ne claque pas les doigts pour que ça se réalise. Il fallait aller pas à pas pour que les choses puissent aboutir. Donc je prends ma part de responsabilité. Peut-être si j’avais été plus offensif sur ce certains points, ça aurait pu mieux aboutir’’.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
00224 621 85 28 75/djiwo.barry@visionguinee.info