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Retour volontaire de 247 migrants guinéens de Libye

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[dropcap]M[/dropcap]ercredi 1er novembre 2017, les équipes de l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations – OIM Guinée – étaient à l’aéroport de Conakry-Gbessia pour accueillir 247 migrants guinéens de retour de Libye. 

Le vol spécial, affrété par l’OIM Libye, a atterri aux alentours de 22h30, parmi les passagers, 7 femmes, 2 enfants et 1 bébé. C’est le vol le plus important organisé pour la Guinée à ce jour.

La récente sécurisation par les autorités libyennes de la ville côtière Sabratha (70km à l’ouest de Tripoli) a permis la libération de nombreux migrants détenus dans cette zone par les trafiquants. L’OIM estime leur nombre à plus de 14 000, dont de nombreux guinéens. Les migrants à bord du vol arrivé ce mercredi ont été enregistrés dans les Centre de détention de Trig al Matar, Trig al Seka et Tajoura, dans la région de Tripoli.

L’OIM Libye a effectué des entrevues avant le départ et des examens médicaux. Les migrants ont également reçu une assistance supplémentaire sous forme de kits, comprenant des vêtements et des chaussures. L’Ambassade de Guinée à Tripoli a facilité leur identification et l’obtention des documents de voyage.

Les équipes de l’OIM Guinée, du SENAH (Service National des Affaires Humanitaire), des représentants du Ministère des Guinéens de l’Étranger et du Ministère de l’Action Sociale, étaient à l’aéroport pour les accueillir. Les migrants retournés ont été pris en charge par l’OIM Guinée qui leur a fourni un kit comprenant des effets de toilette, ainsi que de quoi se restaurer. L’OIM a procédé ensuite à leur enregistrement et à leur profilage. Ces données, une fois analysées, permettront à l’OIM de mieux saisir le profil des migrants irréguliers, d’en savoir plus sur les raisons de leur départ, leur parcours migratoire et leurs conditions de séjour en Libye.

Après cette étape de profilage, l’OIM a remis à chaque migrant une enveloppe d’un équivalent de 50€, comme frais de prise en charge de leurs besoins immédiats (y compris le transport), en attendant d’étudier leur cas et ainsi pouvoir leur faire des propositions alternatives, pour assurer leur réintégration durable en Guinée, et ce dans les trois mois suivant leur arrivée, dans le cadre du programme de : « Renforcement de la gouvernance des migrations et de support à la réintégration durable des migrants en République de Guinée » financé par le fonds fiduciaire de l’Union européenne.

Un soutien psycho-social a été apporté dès l’aéroport aux migrants vulnérables à travers des entretiens individualisés réalisés conjointement par l’OIM et le Ministère de l’Action Sociale. Les migrants retournés résidant à Conakry ont pu rentrer directement chez eux, les autres, originaires des différentes régions de Guinée, ont été hébergés pour une nuitée par le SENAH au Centre de transit de Matam. Ils pourront ensuite rejoindre leur destination finale.

Parmi les migrants de retour, Sona* et Mohamed*, un jeune couple et leur enfant de 2 ans. Sona a rejoint son mari footballeur professionnel en Algérie il y a 3 ans. C’est là-bas que leur fils Kader* est né. Un problème administratif, empêchant Mohamed de poursuivre sa carrière sur place, a poussé la petite famille à tenter sa chance pour rejoindre l’Europe via la Libye. Arrivés à Tripoli, ils furent arrêtés et incarcérés. La jeune maman raconte les difficultés vécues pendant 4 mois durant lesquels, séparée de son mari, elle dût veiller sur son enfant, enfermée sans soin dans une cellule surpeuplée, avec pour seule nourriture, un peu de pain et un plat de pâtes par jour.

Binta* a rencontré Sona au centre de détention. Originaire de Dalaba en Moyenne Guinée, elle décrit comment certaines femmes sont contraintes d’accoucher en cellule, sans aucune assistance ni soins médicaux. Toutes deux expriment leur soulagement d’être enfin rentrées en Guinée, Binta a quelques notions de couture et souhaiterait désormais pouvoir se perfectionner pour en faire son métier.

Le vol arrivé mercredi est le 8e depuis début 2017, organisé par l’OIM, pour des migrants guinéens en provenance de Libye. Il s’ajoute aux retours d’autres ressortissants guinéens du Bénin, du Cameroun, d’Égypte, du Maroc, du Niger, etc., qui ont également échoué dans leur parcours migratoire. Depuis janvier 2017, 2 091 migrants guinéens ont pu rentrer en Guinée grâce à l’OIM (chiffre au 31 octobre).

Pour rappel, le projet de « Renforcement de la gouvernance des migrations et de support à la réintégration des migrants en République de Guinée » est un projet issu d’une initiative conjointe entre l’OIM et le Fonds Fiduciaire de l’Union européenne. Lancé en avril 2017 et d’une durée de 3 ans, il couvre 6 régions administratives de la Guinée : Conakry, Boké, Mamou, Labé, Kankan et N’Zérékoré. Dans le cadre de ce projet, l’OIM Guinée assiste les migrants retournés, selon leur profil et leurs besoins, rendant possible la création d’une petite entreprise, l’implication dans une initiative entrepreneuriale collective et/ou communautaire, ou le suivi d’une formation professionnelle.

* Les noms des migrants ont été modifiés pour protéger leur vie privée.

Par Organisation Internationale pour les Migrations-Conakry

1 commentaire
  1. LE PATRIOT #1 dit

    Je pleur pour tous ces gens qui souffrait e continuent de souffrires aujourd’hui encore.

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