[dropcap]L[/dropcap]e “cadre d’investissement” pour l’exploitation des gisements de fer du Simandou (blocs 3 et 4), a été signé ce lundi 26 mai à Conakry. Il permet à Rio Tinto de constituer un groupement pour financer et construire les infrastructures du projet. Point clef : celles-ci devront être ouvertes à d’autres usagers.
Sam Walsh, le président de Rio Tinto, Liu Caiming, directeur financier de Chinalco et Jin-Yong Cai, président de la Société financière internationale (IFC), sont à Conakry ce lundi 26 mai. Ils viennent d’y signer, avec les autorités guinéennes, le cadre d’investissement pour l’exploitation des gisements de fer du Mont Simandou (blocs 3 et 4).
Ce document organise juridiquement les relations financières et commerciales entre les différentes parties prenantes au projet : les autorités guinéennes, les bailleurs de fonds (dont IFC) et les sociétés privées partenaires (dont Rio Tinto et Chinalco). Le cadre d’investissement signé prévoit la constitution d’un consortium piloté par Rio Tinto. Ce dernier avait acquis en 2002 les permis d’exploitations (détenus par sa filiale Simfer SA), puis signé un partenariat en 2010 avec Chinalco, grand acheteur de minerai de fer, basé à Pékin.
Infrastructures
Le groupement mené par le géant anglo-australien prendra en charge le financement, la construction et la gestion des infrastructures nécessaires du projet : les installations de la mine (d’une capacité maximale de production de 100 millions de tonnes de fer par an), d’une voie ferrée de 650 km, et d’un port en eau profonde, au sud de Conakry, dans la préfecture de Forécariah.
InfraCo, une société ad-hoc sera créée pour la construction puis l’exploitation des infrastructures ferroviaires et portuaires puis en transférera la propriété à l’Etat guinéen au bout de 30 années.
Point clé, ces deux composantes seront ouvertes à d’autres usagers, dont les autres projets miniers de fer actuellement en développement dans la région. Et ce, même si Rio Tinto en sera probablement le gestionnaire. La totalité du coût du projet est estimé à 20 milliards de dollars par le ministère guinéen des Mines. Du côté de Conakry, l’accord a été signé par le ministre des mines Kerfalla Yansané, en présence du président Alpha Condé.
L’Etat guinéen, qui possède déjà 7,5% de la société d’exploitation des gisements, pourra augmenter sa participation à 35% sur 20 ans, dont 7,5% gratuitement, 10% à un coût historique, et 10% à la valeur du marché.
Par Christophe Le Bec (Jeune Afrique Economie)