[dropcap]D[/dropcap]ans son homélie du mercredi 29 décembre, le cardinal Robert Sarah n’a pas été tendre avec le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, à qui il reproche d’avoir pris des décisions d’une gravité énorme.

Il affirme que deux décisions du colonel Doumbouya ont rouvert de ‘’grandes blessures’’ dans les cœurs de beaucoup de guinéens.

‘’La première décision maladroite consiste dans le fait de rebaptiser l’Aéroport de Conakry d’un nom qui fait polémique. La deuxième décision grave et injuste, c’est d’avoir restituer à Madame Hadja Andrée Touré, non seulement un bien qui n’appartient ni à elle, ni à son Mari, mais de lui avoir restituer un Bien de Dieu et de l’Eglise’’, martèle-t-il, tout en prodiguant des conseils au locataire du palais Mohamed V de Conakry.

‘’L’Afrique est gravement menacée par les djihadistes. Mettez votre honneur et vos compétences militaires dans la défense et la protection de nos populations et de notre pays’’, conseille-t-il au président de la transition.

Avant de poursuivre : ‘’Soyez sourds aux sirènes de l’ambition, de la zizanie, du pouvoir politique et économique. Combattez toute référence ethnique’’.

Il lui demande de faire en sorte qu’aucune ‘’décision ou parole ne porte un germe de divisions ethniques ou de règlement de compte’’ avant de l’encourager à bannir ‘’enfin le fléau de l’ethnocentrisme dans notre vivre ensemble national’’ afin que les guinéens puissent assumer ensemble ‘’le poids de notre passé, mais que la justice et la vérité soient le chemin de notre rassemblement, de notre réconciliation nationale et du pardon mutuel’’.

Le cardinal Sarah fait remarquer au colonel Doumbouya que ‘’e chemin parcouru par notre peuple dans une traversée du désert héroïque, douloureux et digne d’éloges doit nous faire dire : ‘Plus jamais de démagogie politique stérile ! Plus jamais de gabegie financière, de solidarité ethnique dans le mensonge, les vengeances et règlement de compte !’’’

Il souhaite qu’il ‘’n’y ait plus jamais d’appétits de promotion dans des fonctions de gouvernance politique ou administrative, en vue d’aménager pour soi-même, pour sa famille, ses parrains et amis, des sécurités matérielles et financières, des paradis fiscaux défiant toute audace ou scrupule dans un univers de pauvreté et de misère générale ! Ce qui à juste titre, provoque la révolte des pauvres’’.

Il formule le vœu que ‘’les ministres ne soient plus envahis depuis leurs résidences jusqu’à leurs bureaux pour régler des questions familiales, claniques, financières ou d’emplois de leurs parents ou amis, les détournant ainsi de préoccupations de la nation et de l’Etat’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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