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Rompre un serment présidentiel, un acte de trahison vis-à-vis de la République et du peuple !

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Dans les traditions africaines, le serment est un acte sacré. Il symbolise l’engagement moral et l’intégrité de celui qui le prononce. Lorsqu’un dirigeant prête serment, il promet devant le peuple et devant l’histoire de respecter la constitution, de protéger les intérêts de la nation et d’œuvrer pour le bien-être des citoyens. Le serment n’est pas une simple formalité, c’est une promesse solennelle qui lie celui qui l’a prononcé.

Quand un président prête serment sur la charte, il engage sa parole, non seulement envers ses citoyens, mais aussi envers l’Histoire, la nation, et surtout envers lui-même. Cependant, lorsque cette promesse est trahie, la légitimité de l’engagement prend un coup fatal, et avec elle, celle des institutions mêmes qui reposent sur ce pilier moral.

En Guinée, chaque nomination de ministre, de haut fonctionnaire ou de dirigeant /cadre d’institution est marquée par une prestation de serment devant le chef de l’État, au palais présidentiel. C’est devenu un rituel. Mais quelle valeur doit-on accorder à ces serments si ceux qui les prononcent, et même le chef de l’État, ne respectent pas les engagements pris devant la nation, respecter la Charte que lui-même a fait rédiger ?

Le Général Mamadi Doumbouya, en tant que soldat, a juré de défendre la charte de la transition et de servir le peuple. Pourtant, des voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer des dérives, des atteintes aux libertés et des pratiques contraires aux principes démocratiques. Dès lors, on s’interroge où est passée la parole du soldat, cette parole qui, dans l’imaginaire collectif, ne doit jamais être trahie ?

Pourquoi organisons-nous ces grands festivals de prestations de serments si celui qui les incarne n’en respecte pas l’essence ?  Le serment d’un chef d’État est une promesse de respecter la loi, les institutions, et le peuple. Si ces engagements sont foulés aux pieds, la confiance dans les autorités publiques s’effrite.

Le soldat, traditionnellement, est l’exemple de l’honneur et de la parole donnée, sa force réside dans sa capacité à se tenir droit face à ses engagements, quelles que soient les circonstances.

Le serment est une promesse de vérité et de loyauté. Lorsqu’il est bafoué, c’est la confiance entre le peuple et ses dirigeants qui est ébranlée. Comment espérer que les citoyens fassent preuve de patriotisme et de discipline si ceux qui les gouvernent ne montrent pas l’exemple ?

Aujourd’hui, plus que jamais, la Guinée a besoin de dirigeants qui respectent leurs engagements, qui font de leur parole un contrat moral inviolable. Le respect du serment n’est pas qu’une question d’honneur personnel, c’est une condition essentielle pour instaurer la confiance et garantir une gouvernance basée sur l’éthique et la transparence.

Mamadi Doumbouya, comme tout dirigeant, doit se rappeler que le serment n’est pas un simple rituel, mais une promesse gravée dans le marbre de l’histoire. La parole donnée, surtout par un soldat, doit demeurer sacrée. Sans cela, comment espérer bâtir une nation unie, forte et respectée ?

Un serment non respecté n’est pas seulement une trahison, c’est une rupture de la promesse la plus sacrée qu’un dirigeant puisse faire à son pays.

En fin de compte, ces festivités de prestations de serments ne doivent pas servir à glorifier l’apparence du pouvoir, mais à rappeler la gravité et la profondeur des responsabilités qui en découlent.

Ibrahima Diallo
Acteur politique ( MoDeL)

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