[dropcap]D[/dropcap]epuis quelques jours, de folles rumeurs sur la présence dans les marchés de farine impropre à la consommation circulaient dans la capitale, Conakry. Le 11 septembre dernier, les hommes du colonel Tiegboro Camara ont mis la main sur plus de 3000 sacs de farine avariée stockée dans un magasin appartenant à Libanais, prénommé Hassan.
Selon les informations, ces tonnes de farine avariées étaient stockées dans un centre de reconditionnement dans la commune de Matam. Le propriétaire des lieux aurait pris la poudre d’escampette avant même l’arrivée des agents l’Agence nationale chargée de la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme.
Ce réseau de malfrats travaillait dans un magasin toujours fermé. Au nombre de douze, ils seraient rémunérés à raison de 50.000 Francs Guinéen pour 8 heures de travail par jour, selon une source digne de foi.
Sur les circonstances de découverte de ce lieu de reconditionnement de farine, le colonel Moussa Tiegboro Camara, directeur de l’Agence nationale chargée de la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme explique: ‘’J’ai envoyé des précurseurs par tâter le terrain. Lorsque j’ai été informé, je me suis transporté sur les lieux et demandé à voir à l’intérieur du magasin’’. Bloqué à la porte par des surveillants qui montaient la garde, l’officier de police judiciaire a voulu en savoir plus sur ce qui se tramait derrière la porte toujours fermée. ‘’Ils ont tenté de nous corrompre. Mais nous avons résisté. Une fois à l’intérieur, nous n’avons trouvé personne si ce n’est des sacs de farine pourrie et moisie’’, révèle le colonel Camara.
A Conakry, il n’est pas rare de voir des opérateurs économiques qui liquident des produits avariés à moindre prix pour ne pas perdre totalement l’argent investi, négligeant souvent le risque que cela pourrait présenter pour la santé des consommateurs.
Le directeur l’Agence nationale chargée de la lutte contre le trafic de drogue, la criminalité organisée et le terrorisme rassure que ses agents seront sur pied d’œuvre pour traquer tous les malfrats impliqués de près ou de loin dans cette affaire de recyclage de farine périmée.
Aux dernières nouvelles, le service communal de l’hygiène et du contrôle des qualités s’est saisi du dossier et entend porter plainte, avec constitution de partie civile.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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