Saluant des avancées en Guinée, l’OIF assure que ‘’bannir les pays suspendus’’ ne favorise pas le retour à l’ordre constitutionnel
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) annonce une nouvelle démarche à adopter face aux pays en transition. Pour la porte-parole de la Francophonie Oria Kije Vande Weghe, bannir ces pays de l’institution n’est pas la meilleure solution.
‘’Dès 2021, après le coup d’Etat et la suspension de la Francophonie, la Guinée a exprimé immédiatement son souhait de collaborer étroitement pendant la période de transition. Et c’est un accompagnement qui s’est mis en place très rapidement avec le déploiement d’experts multisectoriels en Guinée qui ont agi dans des domaines cruciaux comme la rédaction de la constitution, l’élaboration du fichier électoral,l mais aussi la régulation des medias. S’en est suivie la mise en place d’un nouveau mécanisme de suivi et évaluation qui a été adopté en juin dernier lors du Conseil permanent de la francophonie avec pour objectif de rétablir progressivement la participation des pays suspendus en fonction des avancées constatées dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel et du respect des droits et libertés’’, indique la porte-parole de l’OIF.
Et, poursuit Oria Kije Vande Weghe sur RFI, ‘’la Guinée a souscrit pleinement en faisant des rapports réguliers des avancées de la transition. Les ministres guinéens ont présenté les avancées. Bien entendu, dans la levée de la suspension, les pays ont insisté sur la nécessité d’avoir des élections à date comme prévu. Également, ils ont insisté sur les efforts que la Guinée doit fournir dans les domaines de droits et de libertés. Mais ils ont considéré que l’engagement, les nombreux efforts déjà fournis par la Guinée pour sortir de la crise méritaient l’intégration dans sa famille francophone’’.
Elle annonce une nouvelle approche de l’OIF qui considère qu’accompagner un “pays dans son retour vers l’ordre constitutionnel ne peut pas se faire que si on ne rompe pas le dialogue. Le fait de les bannir de la communauté internationale ne peut être pas la meilleure solution. Les États, y compris le secrétariat général de l’OIF, considèrent que la réintégration de la Guinée ne peut être que bénéfique dans un contexte où quand ils ont démontré des efforts d’améliorer. Les ministres guinéens ont reconnu les efforts à fournir. Tout le monde est d’avis qu’on n’y est pas encore, mais nous sommes sur la bonne voie’’.
A la question de savoir ce que cette décision va rapporter à la Guinée, Weghe dira qu’il s’agit de ‘’réintégrer l’Etat dans le dialogue dans les instances de la Francophonie. Peut-être que ça donnera de la voie à d’autres institutions, organisations. L’idée, c’est qu’on ne peut couper complètement le dialogue avec des pays qui sont suspendus. Les mesures de suspension telles qu’elles ont souvent été le cas n’apportent pas forcément des solutions. Cette approche est l’approche d’écoute, bien entendu avec un suivi rigoureux des avancées sur le terrain’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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