[dropcap]R[/dropcap]ien ne va plus entre le ministre Lamah et certains gérants d’officines pharmaceutiques. Et pour cause? Plusieurs patrons de sociétés grossistes de médicaments sont en colère. Ils accusent le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, médecincolonel Rémy Lamah d’avoir signé un contrat «sans appel d’offres» avec une entreprise chinoise nommée Zhejiang Medecines, Health ProductsI/ Exco.LTD (ZMC).
Selon les professionnels, ce contrat porte sur la fourniture par la société ZMC de produits pharmaceutiques. Toutefois, si par le passé un appel d’offres avait été lancé afin que les sociétés intéressées par cette activité puissent soumissionner, ce dernier contrat serait un marché de gré à gré.
‘‘Nous, on n’a jamais été informé de l’existence de ce contrat. Auparavant, un appel d’offres était toujours lancé afin que nous autres puissions soumissionner’’, s’est plaint le patron d’une grossisserie de la place.
Ce contrat signé au mois d’avril 2012 pour une durée de vie de trois ans, porte sur plusieurs millions de dollars US. Ce qui, normalement, devrait amener le ministère de la Santé à lancer un appel d’offres, conformément au Code de passation des marchés publics en vigueur.
A y voir de près, il s’agirait d’un marché juteux par lequel transiteraient de gros sous. Ce qui pourrait donner de la matière aux institutions nationales et internationales chargées de lutter contre le blanchiment d’argent sale. Ainsi qu’aux ONG nationales et transnationales ayant pour vocation non seulement de dénoncer mais aussi de porter devant les parlements et la justice des dossiers de ce genre où l’on retrouve nichés les fléaux qui ont pour noms corruption, manquement aux procédures de passation de marché, trafic d’influence, copinage.
Souleymane Guèye