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Sécurité de proximité : le Pr. Houngnikpo plaide pour une amélioration des relations civilo-militaires pour une meilleure protection

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Présent dans la capitale sénégalaise dans le cadre de la deuxième édition de la conférence internationale sur les enjeux de la sécurité de proximité, le professeur Mathurin Houngnikpo, universitaire et chercheur béninois, titulaire de la chaire des relations civilo-militaires au Centre d’études stratégiques de l’Afrique, a évoqué mercredi le rôle des parlementaires africains dans la promotion de la sécurité de proximité. Il a répondu à nos questions. Entretien.

Nous sommes à Dakar pour la conférence internationale sur les enjeux de la sécurité de proximité. Professeur, d’entrée de jeu, dites-nous, c’est quoi la sécurité ?

Professeur Mathurin Houngnikpo : La sécurité est un sentiment. C’est l’impression que le citoyen a que l’Etat l’aide à être à l’abri de la peur, de la violence et des besoins fondamentaux. C’est l’Etat en premier qui est chargé de cette mission régalienne. De nos jours, au nom du concept de la sécurité humaine, l’individu est devenu référent plutot que l’Etat. Il y a une certaine mutation qui s’est opérée. Quand on parle de sécurité aujourd’hui, on fait référence à la sécurité humaine en mettant l’individu au cœur de cette problématique.

Quid de la sécurité de proximité, un concept qui prend de plus en plus de l’ampleur ? 

La sécurité de proximité est centrée sur la sécurité humaine. Elle vise à trouver des solutions sur comment s’assurer que l’individu est non seulement au centre de la sécurité et que lui-même qu’il a un rôle à jouer dans cette coproduction de la sécurité. Dans le passé, c’est qui met l’individu en sécurité. Or, on se sent en sécurité, on n’est pas en sécurité. Par conséquent, on a soi-même un rôle à jouer pour que cette sécurité se mette en place.

Comment s’y prendre pour faire comprendre à la population qu’elle a un rôle pour sa propre sécurité ? 

Il faut améliorer la relation civilo-militaire ou civilo-sécuritaire. Pendant longtemps, dans beaucoup de pays d’africains et nos langues locales, on associe le policier au bâton, la répression, la violence. Dans presque toutes les langues africaines que je connais, quand on parle du policier, on voit le bâton. Or, ce n’est pas ça le policier normalement. Donc il y a un travail à faire en amont pour assainir les relations entre la police et la population. C’est quand on aura fait cela que le policier, dans son changement d’attitude de paradigme, comprendra qu’il est là pour prévenir au lieu de faire la répression.

Quel rôle les médias peuvent-ils jouer dans ce changement d’attitude ?

Comme d’habitude, les médias doivent vulgariser le concept sécurité de proximité, sensibiliser la population. Mais avant, les médias eux-mêmes devraient bien comprendre les tenants et aboutissants de la sécurité de proximité. Ça permettra aux médias de mieux communiquer.

Que dire des députés ? 

Étant donné que nous sommes dans un domaine régalien, l’Etat doit être présent. Les assemblées nationales africaines doivent s’approprier du concept de la sécurité de proximité. Il faut faire des débats, des recherches pour comprendre comment légiférer dans ce domaine. Nous avons déjà la police et la gendarmerie qui sont chargée d’assurer la sécurité. Si on est obligés de parler de sécurité de proximité, c’est qu’il y a une certaine faillite au niveau des autres structures. Comment se réorganiser pour que les agents de sécurité de proximité ne constituent pas une sorte de milice au segice d’un régime. C’est la loi qui permet de réorganiser tout ça.

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