Il est arrivé à la tête du gouvernorat du Conakry dans l’entre-deux-tour de la présidentielle de 2010. Quelques mois plus tard, il est confirmé à son poste par le président Alpha Condé. Lui c’est le chef de bataillon, Sékou Resco Camara qui continue de parler de lui en mauvais. Sa mission, faire de Conakry la perle de l’Afrique, un titre que notre capitale a perdu depuis belle lurette.

A date, les observateurs s’accordent à faire de Conakry la capitale africaine de l’insalubrité. Normal dirait l’autre. Le gouverneur Resco Camara lui est sur d’autres fronts. Il n’hésite pas à interdire les manifestations socio-politiques ici et là. Resco c’est aussi le sapeur-pompier des manifestations de rues. La semaine dernière, une centaine de jeunes de la haute banlieue de Conakry réclamaient le retour du courant électrique dans leurs quartiers plongés dans l’obscurité depuis plus de deux mois.  Pour calmer les esprits, le gouverneur de Conakry ignorant tout ou presque de l’électricité promet aux protestataires l’arrivée du courant électrique au plus tard lundi 17 février.

Dans la soirée de ce lundi 17, sur le petit écran des médias d’Etat, c’est le même Resco qui menace tout manifestant qui osera s’aventurer dans la rue pour réclamer le courant électrique. Une menace qui est tombée dans de sourdes oreilles. Puisque mardi matin, des jeunes de la haute banlieue se sont donnés rendez-de-vous sur l’axe Dabomba-Kissosso bravant l’interdiction de manifester. Les émeutes du 18 février font état de deux morts, une trentaine de blessés et d’importants dégâts matériels. Pendant ce temps, le gouverneur accuse des mains noires d’avoir financé la manifestation pour saboter le régime actuel.

Moins de quarante-huit heures après cette manifestation de rue, au lieu de s’atteler à rendre Conakry propre, Zoro (pseudonyme attribué au gouverneur, Ndlr) brandit une autre menace : « Tous ceux qui oseront faire des troubles, le moindre trouble seulement, ils n’ont qu’à dire au revoir à leurs familles, enfants et à tous les gens qu’ils connaissent ».

Ibrahim Balaya Diallo regrette que Conakry ait Sékou Resco Camara comme gouverneur. « La pyramide est renversée dans notre pays, dit-il. C’est en Guinée seulement que Resco peut être un gouverneur d’une région. Ailleurs, ce n’est pas possible. Le rôle d’un gouverneur n’est pas de proférer des menaces à l’endroit des populations », a déclaré le président du Forum civil, ajoutant : « En Guinée, on fait la promotion de l’incompétence et de la médiocrité. C’est la maladresse de Resco qui a engendré les violences à Dabompa et environs. Il aurait dû laisser un expert ou un ingénieur électricien évoquer la date du retour du courant électrique dans les treize quartiers de la haute banlieue».

La question qui brule à présent les lèvres de nombreux observateurs est de savoir quand le président Alpha Condé se débarrassera de Sékou Resco Camara et nommé à sa place un cadre qui redorera le blason de la capitale.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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