[dropcap]Q[/dropcap]uand ils ont décidé dans leur officine que les réseaux sociaux sont devenus un danger pour eux et leur régime décrié; ils ont dépêché leur prêtre, Gassama Diaby.

Avec sa rhétorique et sa main rugueuse au gant de velours pour venir menacer et faire du chantage aux petits militants de partis politiques.

Quand il nous parle d’un fichier qui sera créé pour ficher ceux qui profèrent des discours haineux, ethnocentriques, clivants, menaçant la paix et l’unité nationale; quand le gouvernement, à travers ses médias de propagande dénonce, traque et menace ceux qui recourent aux réseaux sociaux pour critiquer, dénoncer leurs pratiques, leur mauvaise gouvernance; mais, également, les agissements de pyromanes connus de tous; on peut se demander si en Guinée, la loi ne serait faite que pour n’être appliquée qu’aux faibles ?

Si tel n’est pas le cas; qu’ils nous disent ce qu’ils réservent au discours d’Alpha Condé à Kankan, quand il déclarait que la Guinée est un véhicule à trois roues (Haute Guinée, Guinée Forestière et Guinée Maritime); aux multiples sorties du zélé Sankhon et du fanfaron, Aboubacar Camara qui sont alliés jusqu’à avoués qu’ils possèdent des milices privées opérationnelles à leur service ?

Pourquoi veulent-ils ou comment peuvent-ils s’acharner sur ceux qui dénoncent et critiquent un système et fermer yeux et oreilles sur les concepteurs, les instigateurs, les maîtres à penser du système ?

Si on veut préserver la paix sociale en Guinée, on doit cesser la pratique des deux poids deux mesures, les indignations sélectives, la chasse aux sorcières, l’acharnement sur le petit citoyen.

Il s’agit d’appliquer la loi de façon à débusquer, à sanctionner tous les délinquants à col blanc qui profitent de leur position, de leur proximité avec le pouvoir pour insulter, menacer, faire du chantage à d’autres citoyens, de façon arrogante et ethnocentrique.

Qu’on arrête de prendre les guinéens pour des immatures; en Guinée, tout le monde connaît tout le monde. Chacun sait ce que chacun fait, comment il le fait, avec qui il le fait et pourquoi il le fait.

Il n’y a juste pas de volonté politique pour mettre les uns et les autres face à leurs responsabilités; siffler la fin de la diversion, la distraction et de la récréation en appliquant la loi dans toute sa rigueur; de façon juste, équitable et impartiale.

Et pourtant, c’est la seule alternative pour préserver la paix sociale et l’unité nationale dans notre pays.

Sans quoi, les simples menaces et autres chantages ne feront que galvaniser ceux qui sont convaincus de la justesse de leur combat et continueront aussi longtemps que la situation demeurera, à empêcher les vautours et les pyromanes qui gravitent au tour du pouvoir de dormir.

Notre combat pour une Guinée plus juste doit continuer aussi bien via les réseaux sociaux que sur le terrain; n’en déplaise à ceux qui confondent leurs vœux anachroniques, aux lois de la République.

Sow Boubacar; Switzerland