[dropcap]S[/dropcap]elon la cellule de communication de l’Union des Forces Républicaines, le président du parti Sidya Touré a reçu à sa résidence privée des responsables de la societe civile guinéenne. Ces activistes de la societe se sont rendus samedi chez l’ancien premier ministre pour tenter de le convaincre de reporter la manifestation de l’opposition prévue demain, lundi, en signe de protestation contre le calendrier électoral.

Sidya Touré a, au cours des échanges, essayé d’éclaircir la lanterne de la délégation en mettant en avant un certain nombre de faits qui prouvent à suffisance le ‘’manque de volonté et la mauvaise foi’’ du régime d’Alpha Condé pour sortir de la crise politique actuelle.

‘’Les accords sont les accords. Les lois sont les lois. Alpha Condé ne veut pas respecter les lois de la République. Il a décidé de ne pas aller aux élections. Alpha Condé a été le premier à rejeter la CENI, après son élection en 2010. Il ne voulait ni du fichier, ni de l’operateur qui l’avait permis d’être élu. Il a fallu battre le pavé pendant deux ans pour avoir les élections législatives avec ces corolaires de conséquences’’, a précisé à ses hôtes l’ancien premier ministre.

‘’’Partout, quand les mandats sont échus, on les renouvèle, c’est un principe de base. Dans les 304 communes rurales du pays, tous ceux qui ne sont pas du RPG ont été tous remplacés. C’est un flagrant délit de non respect de la loi’’, a-t-il dénoncé. ‘’Un operateur malien a été recruté, 6 millions de cartes d’électeur avaient été commandées pour les élections communales, le budget pour l’organisation des élections communales avait été envoyé au Parlement. Mais lorsqu’Alpha Condé a décidé de laisser tomber les communales pour aller à la présidentielle, personne n’en a parlé’’, a en outre déploré le président de l’UFR.

Le hic, selon lui, est ‘’tant que les partis politiques ne se lèvent pas, personne n’en parle. La violation de la loi dans la mise en place de l’INDH, le contexte d’installation de la Cour constitutionnelle, nul ne dit mot. Pourtant, c’est le rôle de la société civile. Il y a eu plus d’un milliard d’Euros investi dans l’électricité, alors que les guinéens sont toujours dans l’obscurité, personne n’en parle’’.

Il a fallu que les députés de l’opposition quittent le parlement pour obtenir le dialogue en 2014, rappelle M. Touré qui indique que le relevé de conclusion issu de ces négociations n’est toujours pas signé. ‘’Vos prédécesseurs au moins faisaient des déclarations pour condamner certains actes’’, souligne-t-il, ajoutant qu’à ce rythme, ‘’nous risquons d’aboutir à une situation de parti unique’’.

‘’Si vous voulez être une véritable société civile, replacez-vous dans votre rôle d’alerte. N’attendez pas que les partis politiques se lèvent. Si vous voulez avoir un nom, être crédibles, prenez des distances avec des positionnements et restez légalistes’’, recommande le patron de l’UFR qui dévoile à ses invités la seule condition qui pourrait pousser les opposants à interrompre leurs protestations. ‘’Si vous nous informez que la CENI a arrêté ses travaux, on arrête nos manifestations’’, assure-t-il.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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