La Guinée est une terre de luttes, de douleurs et de résistances. Depuis les premières révoltes contre la colonisation jusqu’aux espoirs déçus de l’indépendance, en passant par les régimes autoritaires, les injustices sociales, les violences politiques et les divisions communautaires, notre peuple a souffert. Mais à travers ces épreuves, il s’est aussi forgé une conscience, une force, et une capacité de résilience rares.
Aujourd’hui encore, les stigmates du passé sont visibles : méfiance entre communautés, inégalités criantes, mépris des valeurs républicaines, confiscation du pouvoir par une minorité, clientélisme et instrumentalisation de la diversité pour mieux diviser. Ce constat ne doit pas nous résigner. Au contraire, il doit nous réveiller.
Il est temps de comprendre que notre passé douloureux est aussi notre meilleur professeur. Chaque erreur, chaque fracture, chaque injustice subie est une leçon pour construire un avenir différent. Un avenir où plus jamais un Guinéen ne sera exclu pour son nom, sa région, son appartenance politique ou son niveau de fortune. Un avenir où la justice remplace l’impunité, où le mérite supplante la complaisance, où l’unité devient une force motrice.
Mais cela exige une rupture. Une rupture non pas violente, mais lucide. Il faut rompre avec les logiques de domination, avec la politique de la peur, avec les calculs égoïstes de quelques-uns contre l’intérêt de tous. Il faut réconcilier les Guinéens autour d’un projet commun, d’une nouvelle ambition nationale, fondée sur la vérité, la justice et l’équité.
Nous ne bâtirons pas un avenir radieux avec les outils rouillés du passé. Il nous faut une nouvelle vision, un nouvel esprit, et surtout une nouvelle volonté collective. Cela commence par le courage de regarder notre histoire en face, sans haine ni nostalgie, mais avec lucidité et humilité.
L’avenir de la Guinée ne sera pas offert. Il doit être conquis, non par la violence, mais par le dialogue, l’engagement citoyen, la participation de tous : jeunes, femmes, anciens, intellectuels, ouvriers, paysans, religieux, diaspora…Chacun a un rôle à jouer. Chacun a une pierre à apporter à l’édifice national.
Ce pays ne changera pas par magie. Il changera parce que nous aurons décidé, ensemble, de transformer notre douleur en espoir, notre mémoire en force, et notre diversité en richesse.
La Guinée peut devenir une grande nation. Et ce rêve commence maintenant-In shaa Allah
Boubacar Dieng