La première édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football pour les personnes sourdes et malentendantes, est prévue à Abidjan du 4 au 25 octobre 2014. La Guinée doit se faire représenter à cette compétition par le Syli national des sourds. Rien n’est moins sûr. Et pour cause, la Fédération des Sports des Sourds de Guinée manque de moyens pour participer à cette rencontre sportive. C’est du moins ce qu’a déclaré mardi Kallo Kaba, président de ladite fédération au micro de notre reporter.

Créée en 1997 à partir d’une association primaire, la Fédération des Sports des Sourds de Guinée regorge en son sein plus de six clubs de football à Conakry. Ces équipes organisent des  compétitions entre elles.  Et les meilleurs joueurs de ces différents clubs  sont choisis pour former le Syli National des Sourds, explique le président de cette fédération membre du comité international des sports des sourds. « Chaque année, nous payons comme frais de membre à cette institution une somme de 100 dollars US. Nous faisons tout et l’Etat ne nous donne rien », déplore Kallo Kaba.

Dans les conditions normales, la Guinée doit prendre part à la première édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football des sourds  réunissant seize (16) pays dans la capitale ivoirienne, Abidjan, du 4 au 25 octobre 2014.  Il s’agit de la Guinée, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte D’ivoire, du Gabon, de la Gambie, du Ghana, du Kenya, du Liberia, de la Libye, du Mali, du Niger, du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Tanzanie et de la Zambie. Mais une chose est certaine, la fédération qui encadre les footballeurs Guinéens sourds manque de tout. Ce qui du coup réduit les chances de participation de la Guinée à cette compétition. « Nous sommes très actifs dans les préparatifs, déclare le président de la fédération des sourds. Depuis la création de notre fédération, nous n’avons reçu aucune subvention de l’Etat. Nous avons besoin d’’appui de l’Etat et des personnes de bonne volonté pour participer à cette compétition, au cours de laquelle, nous pourrons exprimer nos talents sportifs», plaide M. Kaba. Autre problème soulevé par le président de la Fédération guinéenne des sports des sourds, le manque de sélecteur sportif expérimenté.

Malgré leur handicap, les footballeurs sourds tiennent à s’intégrer dans la corporation sportive locale. Ils ont tenté en vain de participer aux compétitions sportives nationales à défaut d’avoir la leur. Prétexte évoqué par la Fédération Guinéenne de Football : « Il est difficile pour les sourds de participer à une compétition de footballeurs ‘’normaux’’. Ils ne peuvent pas entendre les coups de sifflet des arbitres durant le match », rapporte Kallo Kaba.

Avec l’arrivée de l’ancien footballeur Aboubacar Titi Camara à la tête du ministère des sports en 2011, la fédération Guinéenne des sports des sourds espérait avoir gain de cause. Malheureusement tous les courriers adressés à ce ministre resteront lettre morte.

A ce jour, les six (6) membres de cette fédération sportive ont du mal à joindre les deux bouts : achats de maillots, ballons, primes des joueurs et arbitres… une facture assez salée, selon Kallo kaba d’où l’appel pressant lancé au nouveau ministre des sports, Domani Doré, et aux personnes de bonne volonté afin de venir en aide aux footballeurs sourds qui en sont vraiment besoin.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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