Ultimate magazine theme for WordPress.

Suspendu de ses fonctions, le procureur Charles Wright privé de bureau, de véhicules de fonction et de gardes du corps

0

En froid avec le haut commandant de la gendarmerie nationale, colonel Balla Samoura, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry, Charles Wright a été suspendu de ses fonctions avec effet immédiat pour faute disciplinaire.

Des officiers de police ont débarqué mardi soir à son bureau pour lui retirer les clés de son bureau et de son véhicule. Selon l’avocat Jocamey Haba, les gardes qui assuraient la sécurité du procureur général ont été rappelés par leur hiérarchie.

« J’ai été témoin oculaire des faits. Nous étions en réunion extraordinaire du conseil de l’ordre des avocats. On a été surpris d’apprendre à la réunion sur les réseaux sociaux que le procureur général a été suspendu par le garde des sceaux.

Le problème n’était pas sa suspension. Compte tenu de l’actualité, des déclarations courageuses qu’il tenait lui et le Haut commandant de la gendarmerie nationale, nous avons décidé d’aller  beaucoup  plus loin et d’en  savoir davantage.  C’est ce qui a fait qu’en ma qualité de secrétaire général, j’ai demandé au bâtonnier séance tenante d’appeler le procureur général, de le mettre sur haut-parleurs et de lui dire qu’il était écouté par l’ensemble des membres du conseil de l’ordre et qu’on voulait en savoir davantage.

Nous avons essayé de l’appeler au téléphone deux, trois à quatre fois, il ne décrochait pas. C’est donc ainsi que j’ai demandé à M. le bâtonnier de me laisser aller au bureau du procureur général pour savoir ce qui s’y passe. Il m’a dépêché, accompagné de Me Pépé Antoine. Arrivés à la porte, nous avons d’abord eu des difficultés de rentrer. C’est sur notre insistance que nous sommes rentrés. Une fois à l’intérieur, on a vu trois officiers de police. Parmi eux, le directeur général de la police nationale. On les a salués. Le procureur général était assis, il n’avait pas le même air que d’habitude. On a compris que c’était sérieux. J’ai demandé au procureur de se lever et qu’on voulait lui parler. Il s’est levé et est venu vers nous. Il a dit que ces gens étaient là pour lui retirer les clés du bureau et de le libérer. On lui a dit dans ce cas qu’on voulait le voir immédiatement au conseil de l’ordre. Là, il nous a dit devait finir avec eux.

En réalité, on a compris qu’il le voulait, mais à l’instant, il ne le pouvait pas le faire. Nous avons insisté. En sortant, il est venu vers nous, accompagné par plusieurs agents de police. On a fait comprendre aux agents de police que nous sommes dans la maison des avocats, nous ne permettrons pas qu’on suive. Le procureur général n’était pas seul. Nous l’avons reçu avec le président de la Cour d’appel de Conakry. Nous lui avons posé un certain nombre de questions sur ce qui se passe. Il nous a livré ce qui l’opposait depuis un certain temps aussi bien au garde des sceaux qu’au colonel Balla. Pourquoi cette suspension ? Il nous a même relaté qu’avant-hier, lui et colonel Balla se sont rencontrés chez le président de la République. Là, le Haut commandant l’a traité de gamin. Ce qui ne lui avait pas plu. Il nous a raconté tout.

On a dit qu’on ne peut pas accepter qu’un procureur général, bien que la loi donne le pouvoir au garde des sceaux de pouvoir suspendre tout magistrat, cela ne devait pas occulter le fait que le même ministre doit veiller à ce que les magistrats exercent convenablement leurs fonctions.

Donc voir la police au sein d’une Cour d’appel, au sein d’un parquet général, obliger le procureur général à libérer son bureau, lui retirer les clés de son véhicule et faire partir tous les agents qui étaient dépêchés pour sa sécurité, nous disons que cela ne permet pas d’avoir une justice dont la boussole guidera tout citoyen. Nous le dénonçons vigoureusement (…). Lorsque l’État de droit et la démocratie sont menacés, lorsque les magistrats ne peuvent pas exercer convenablement leurs fonctions, cela devient le problème du barreau. En tant que partenaire de l’État de droit, acteurs essentiels du fonctionnement de la justice, nous, avocats, allons faire entendre notre voix, inviter les uns et les autres à faire en sorte que l’État de droit soit respecté dans notre pays ».

Par Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 621 77 38 52/bahpathe17@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Suivez nous sur les Réseaux sociaux !

Cliquez sur les boutons ci-dessous pour suivre les dernières actualités de VisionGuinee.info