A l’issue de l’évaluation finale effectué par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD), une vingtaine de partis politiques, dont l’UFR de Sidya Touré, le RPG d’Alpha Condé, ont été suspendus. Ibrahima Diallo du FNDC perçoit de cette décision des autorités militaires comme une volonté de taire toutes les voix critiques à la gestion actuelle de la transition.

Le responsable des opérations du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) reste convaincu de la volonté du CNRD à vouloir réduire au silence toutes les voix dissonantes du pays.

‘’Je crois que c’est le renforcement du pouvoir autoritaire de la junte parce que, comme vous le savez, la transition qui était perçue au départ comme étant un processus normal et régulier pour le retour à l’ordre constitutionnel, s’est progressivement transformée en une confiscation de pouvoir. Nous constatons aujourd’hui en Guinée que la majorité de la population, qui est en opposition avec la junte, vit dans la terreur’’, estime Ibrahima Diallo, invité de France24.

‘’Aujourd’hui, nous avons des médias qui sont fermés. Nous avons des citoyens qui ne peuvent pas s’exprimer librement au risque d’aller en prison ou d’être victimes de disparitions forcées. Nous avons également effectivement des partis politiques qu’on dissout et qu’on interdise les activités politiques sur le terrain’’, ajoute-t-il.

Même si le chef de la junte avait annoncé la reprise des activités politiques sur l’ensemble du territoire national, l’activiste de la société civile assure que les manifestations demeurent toujours interdites, surtout quand il s’agit du FNDC et de l’opposition.

‘’Parallèlement, il y a tous les jours des partisans de la junte qui sont dans les rues à Conakry et à l’intérieur du pays et qui sont encadrés par la junte, les policiers et les gendarmes pour faire la propagande à l’effet d’accompagner la candidature de Mamadi Doumbouya’’, regrette M. Diallo.

‘’L’opposition et le FNDC ne peuvent pas du tout faire campagne en Guinée. Les manifestations sont interdites depuis le mois de mai 2022. Personne ne peut manifester en Guinée si vous êtes opposé à la junte au pouvoir. Toutes les manifestations qu’on organise, ces soldes par des morts et des blessés et parfois des citoyens également qui sont envoyés en prison’’, déplore-t-il.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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