La décision de suspendre, lundi soir, trois officiers de gendarmerie à Kankan prise par le ministre délégué à la défense fait couler beaucoup d’encre et de salive. Cette suspension intervient suite aux violences qui ont occasionné la mort d’au moins trois. Nombreux sont ces observateurs qui fustigent le laxisme des autorités face à des exactions des forces de sécurité.
Kankan, une ville située à plus de 660 Kilomètres de Conakry a été le théâtre de violences dans la journée du dimanche et lundi. A l’origine de ces émeutes, la mort de Balla Condé, un ancien footballeur, arrêté dans la nuit de samedi à dimanche par les forces de sécurité lors d’une patrouille nocturne.
Aussitôt, le ministre délégué à la défense, Maître Abdoul Kabèlè Camara a suspendu le Colonel Salifou 2 Camara, Commandant de région Gendarmerie territoriale de Kankan ; Lt-colonel Mamadou Ciré Bah , Commandant de l’escadron mobile N°9 de Kankan ; et le Capitaine Oumar Sampil, Commandant adjoint de l’escadron gendarmerie mobile N°9 de Kankan.
Une décision que le député Ousmane Gaoual Diallo. Toutefois, l’honorable Diallo dit être indigné sur le manque de volonté du gouvernement de faire la lumière sur les nombreuses violences à Conakry ayant entrainé la mort de plus d’une cinquantaine de citoyens, depuis la prise du pouvoir du président de la république Alpha Condé.
Selon lui, « le pouvoir est commanditaire des différentes tueries dans les différentes manifestations que l’opposition organise à Conakry et à l’intérieur du pays ». A l’en croire, la prise de décisions pour punir des auteurs de meurtres dans les événements récents de Kankan montre que le pouvoir n‘approuve pas la manière dont les forces de l’ordre ont géré la crise à Kankan.
A ses yeux, cette décision de « deux poids et deux mesures » laisse les citoyens indifférents et consolide leur opinion de ne plus compter sur la même police et la même justice. « Ces nombreuses défaillances de nos autorités incitent les populations à se révolter et à se rendre justice soi-même. Une situation non souhaitable pour le peuple », souligne-t-il.
Et pour conclure, Ousmane Gaoual Diallo appelle les autorités Guinéennes à rectifier le tir et prôné des dispositions idoines pour mettre fin aux exactions en ayant une justice indépendante et objective pour, dit-il, éviter la Guinée de sombrer dans l’anarchie.
Boubacat Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
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