(Note de l’éditeur : Cet article représente le point de vue de l’auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)
Le président américain, Donald Trump, a décidé d’imposer des taxes douanières de 25% sur l’acier et l’aluminium importés aux États-Unis. Cette mesure entrera en vigueur le 4 mars prochain. D’autres droits douaniers sont ou seront appliqués à d’autres pays comme le Canada, le Mexique, la Chine et l’Union européenne. Des journalistes africains voient en ces décisions une manière pour Trump de mettre en avant les intérêts des États-Unis au risque de bouleverser les règles qui régissent le commerce mondial.
Des journalistes africains voient d’un mauvais œil les tarifs douaniers décidés par le président américain, Donald Trump. Pour eux, ces décisions vont impacter négativement l’économie mondiale. Selon Héritier Mungumiyo, directeur général de la radio Soso Ya Mboka Fm en République démocratique du Congo (RDC), l’imposition des droits de douane enclenchée par les États-Unis est « une mesure rétrograde ». « C’est une remise en question de nombreux efforts conjugués au fil des ans pour fluidifier les échanges commerciaux entre les États-Unis et de nombreux pays. L’économie des uns et des autres en payera le prix. C’est un exercice périlleux dans lequel il n’y aura ni gagnants ni de pendants», a-t-il déclaré.
Mamadou Ciré Baldé, journaliste de Vision Guinée a soutenu que la décision du président des États-Unis, Donald Trump, d’imposer de nouveaux droits de douane sur des pays comme la Chine, le Canada et le Mexique aura des répercussions concrètes sur l’économie mondiale. « En adoptant des mesures unilatérales qui ont provoqué des représailles des pays ciblés, le locataire de la Maison Blanche remet en question l’ordre commercial fondé sur les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dont le rôle est de « réduire les obstacles au commerce international, de garantir des conditions égales pour tous et de contribuer ainsi à la croissance économique et au développement » ». Aux dires de M. Baldé, l’on risque d’assister à une fragmentation des échanges internationaux et à un affaiblissement des mécanismes de régulation du commerce mondial.
Hermann Ouédraogo du journal La Lettre du Faso au Burkina Faso a indiqué que l’objectif visé par Donald Trump est de donner au fameux « America fisrt », toute sa légitimité sur le plan commercial. À l’entendre, sur le continent africain, les pays de la sphère anglophone à savoir, le Nigeria, l’Afrique du sud, le Kenya, l’Ethiopie, sont sans doute ceux qui ont le plus à craindre pour leurs économies respectives, du fait de leurs relations commerciales avec les États-Unis. Selon M. Ouédraogo, la ZLECAF, la zone de libre échange commerciale mise en œuvre par l’Union Africaine pourrait également prendre un coup dans cette décision américaine.
Salahadine Mahamat Sabour, journaliste de l’Agence Tchadienne de Presse et d’Édition, a plaidé pour un système d’échange commercial multilatéral mondial qui préserve les intérêts de toutes les parties. Pour lui, un pays, si puissant soit-il, ne peut se prévaloir le droit d’imposer une vision unilatérale dans les échanges commerciaux.
Solange Tangamu, journaliste de Forum des As en RDC, a indiqué, pour sa part, que l’imposition des tarifs douaniers par Trump va bouleverser les règles de l’OMC et créer des difficultés pour les pays en développement.
(Photo : VCG)