Témoignage d’Oumou Barry, épouse de Abdoul Sacko : “On l’a giflé et jeté par terre. On l’a attaché et envoyé”
Quelques heures après l’arrestation par des hommes armés d’Abdoul Sacko, ce mercredi 19 février, à son domicile aux environs de 4h du matin, notre rédaction s’est rendue sur les lieux.
Encore sous le choc, l’épouse du coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée (FSG) raconte dans quelles circonstance les hommes armés se sont introduits dans la maison pour arrêter son mari, activiste de la société civile opposé à la gestion de la transition.
Au domicile du coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée situé à Kiroty, dans la commune de Lambangni, les traces d’effraction suite à son enlèvement étaient encore visibles ce matin. Plafond défoncé, portes endommagées et présence d’objets ayant servi à l’intrusion.
Sur les lieux, la famille, les voisins et témoins étaient encore sous le choc. Interrogée par notre rédaction, Oumou Barry, épouse d’Abdoul Sacko raconte cette mésaventure.
“Ils sont rentrés à 4h du matin. On a des voisins avec qui on loge. Il y a un étage inachevé dans la cour et nous, nous sommes derrière. Ils sont rentrés à l’étage et ont demandé où loge Abdoul Sacko. Ils ont dit qu’ils ne connaissent pas. Il y avait une femme au salon, ils ont pointé le fusil sur son oreille. Elle a dit qu’elle ne connait pas Abdoul Sacko. Elle est restée là-bas avec d’autres militaires. Quelqu’un est monté à l’étage où il y a des jeunes. On les a attachés”, explique-t-elle.
“Un parmi eux parlait au téléphone. Quelqu’un leur donnait des directives. Ce dernier, d’après ce qu’on m’a raconté, lui a dit d’aller par derrière, sous le cocotier, c’est là-bas que loge Abdoul Sacko. J’ai tiré le rideau, je les ai vus venir. Mon mari priait. Je lui ai dit que les bandits sont entrés. Le monsieur a dit : ‘Madame, ouvrez la porte’. J’ai dit : ‘ouvrir la porte, vous allez nous tuer’. J’ai refusé”, ajoute Mme Sacko.
La femme de l’activiste de la société civile précise que son mari a subi plusieurs sévices, avant d’être enlevé par les hommes encagoulés et armés.
“Ils ont tout fait, sans pouvoir ouvrir la porte. Ils ont défoncé le plafond pour rentrer. Sacko a dit d’ouvrir la porte. Les kidnappeurs ont répliqué : ‘On ne nous avait pas dit d’ouvrir la porte ?’ Il a dit qu’il priait. On l’a giflé et jeté par terre. On l’a attaché et envoyé. Ils ont demandé les téléphones, ils sont partis avec”, indique Oumou Bah.
“Ils étaient tous encagoulés. Ils portaient des pantalons en treillis militaire avec des body noirs, des masques noirs. Ils ont pris les téléphones de mon mari. Ils avaient des pistolets et des fusils. Ils ont demandé à sa jeune sœur de se coucher par terre et ont jeté sa maman vers la cuisine”, détaille-t-elle.
“Nous comptons sur le Bon Dieu. Nous n’avons pas d’autres recours. On veut connaître là où on l’a envoyé. L’Etat n’a qu’à nous aider. Qu’il pense à nous. Abdoul Sacko est un père de famille. Nos enfants sont traumatisés. Aidez-nous. On n’a aucun autre recours”, poursuit-elle.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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Pour que sa arrete il faut divisee ce pays. une justice qui fai pietiné les droit de son peuple
et fait convaicre le pouvoire en place .