Suite à l’absence des avocats de défense au procès du 28 septembre, l’ancien patron des services spéciaux chargés de la lutte contre la drogue a poussé mardi un coup de gueule suite au boycott de l’audience par les avocats de la défense. Le colonel Moussa Tiegboro Camara assure que les accusés.

‘’Franchement, nous souffrons’’, indique-t-il au juge Ibrahima Sory 2 Tounkara, en charge de l’affaire du 28 septembre. Il ajoute que ‘’s’il faut dire tout ce dont nous souffrons, on peut passer toute la journée ici. Nous sommes des pères de familles. Nous sommes là pour des faits qui sont en train d’être jugés. Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes sur le fond. On est en train de voir ce qui va se passer et quel sera notre sort. Tout ça, c’est au désavantage de qui ? C’est nous qui souffrons’’.

‘’Vous, vous êtes là tranquilles. Mais nous, nous souffrons. On veut savoir ce qui s’est passé pour que nous sortions d’ici. Nous souffrons et nos familles souffrent avec nous. Moi j’ai beaucoup fondu. Je me demande pourquoi tous ces renvois. Quand il y a un problème, il faut le régler. Il faut que nous aidiez pour que les gens se comprennent. Nous sommes entre guinéens et nous avons servi ce pays. Nous pensons encore le servir’’, ajoute-t-il.

L’officier supérieur, radié des effectifs de l’armée après l’évasion du 4 novembre, affirme que ‘’le temps mis en prison nous a traînés dans beaucoup de choses. Nous sommes à la retraite anticipée pour des faits qu’on n’a pas commis. On était à la maison centrale, un jour, il y a un fêlé qui est venu nous déranger, tirer sur notre porte pour nous faire sortir. Heureusement qu’on s’est débrouillés pour descendre et revenir. Tout ça prouve à suffisance que nous souffrons. Nos familles et nos communautés souffrent au même moment’’.

Selon Tiegboro Camara, ‘’la Guinée souffre parce qu’elle veut voir la fin de ce procès pour que nous puissions aller enfin à la réconciliation. On ne va pas passer tout le temps derrière les barreaux. Juridiquement, ça ne nous dérange pas, parce que chacun sait ce qu’il a fait. Mais il faut aller jusqu’au bout pour savoir ce que le président va dire comme décision. Si tous les jours, ce sont des reports, c’est au profit de qui ? Pas nous. Moi je suis fatigué de me coucher en prison’’.

Au juge Tounkara, il lance : ‘’Je voudrais que vous nous aidiez pour que ce qu’ils (les avocats de la défense) demandent soit fait dans ces jours-ci pour que nous sortions de ça. Parce que nous souffrons moralement et même physiquement. Personne n’aime la prison. On veut encore servir le pays. C’est mieux d’aller au village faire des buttes de patates que de rester dans une prison comme ça à tort’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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