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Tierno Monenembo : ‘’A Boulbinet comme à New York, Mamadi Doumbouya est incapable de donner une bonne image’’

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A l’occasion de la 78e assemblée générale des Nations Unies, le président du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) est à New York. Si les autorités guinéennes parlent d’un retour de la Guinée dans le concert des nations à travers ce déplacement du chef de l’Etat, le célèbre écrivain guinéen Tierno Monenembo  pense tout à fait le contraire.

A VisionGuinee, Tierno Monenembo a confié qu’avec la communauté internationale, on ne sait jamais sur quel pied danser. Entretien…

VisionGuinee : Le colonel Doumbouya est à New York où il prend part à l’assemblée générale des Nations Unies. Quelle lecture faites-vous de cette participation du président de la transition ?

Tierno Monenembo : Elle est déconcertante. Je croyais que notre putschiste du 5 Septembre avait été interdit de voyage par la CEDEAO. Ce qui entraînerait de facto un effet subsidiaire au niveau de toutes les organisations  internationales affiliées. Et voilà que  notre lieutenant-colonel s’autorise à prendre l’avion, mais aussi la parole du haut de la plus haute tribune de la planète. C’est la preuve encore une fois qu’avec cette poufiasse de communauté Internationale, on ne sait jamais sur quel pied danser.

Tous les putschs sont illégaux dans le fond. Ils ne diffèrent que sur la forme. Au Niger, et sur ce point-là, je suis parfaitement d’accord avec la France, le régime de Tchiani est illégal. Il n’a aucune valeur juridique internationalement reconnue. Le président légal du Niger s’appelle toujours Mohamed Bazoum. Il n’a donc aucune autorité pour nouer ou rompre des relations diplomatiques. Macron a raison de maintenir son ambassade à Niamey. Comme il aurait raison de riposter si jamais elle, qui est une partie de son territoire, était attaquée.

En Guinée, c’est différent. On a tacitement accordé à Mamadi Doumbouya et consorts, une petite dose de tolérance du fait du scandaleux troisième mandat qui a fait d’Alpha Condé un usurpateur de fait. Mais entendons-nous bien, cette tolérance est limitée. Elle lui impose une transition courte (3 ans, c’est presque un mandat présidentiel !). Elle ne l’autorise pas à baptiser des aéroports, à signer des contrats miniers, à établir des tribunaux d’exception ou à parler au nom du peuple de Guinée à la tribune des Nations-Unies.

Moi, ce voyage me stupéfie. La communauté Internationale a toujours manqué de cohérence. Elle devrait revoir sa copie au risque de perdre le peu de crédibilité qui lui reste.

A travers ce déplacement, les autorités de la transition parlent d’un retour de la Guinée dans le concert des nations. Votre avis ?

Normal ! Ces opportunistes sont prêts à faire feu de tout bois pour masquer leur illégitimité et leur incurie. Mamadi Doumbouya n’est rien d’autre qu’une mitraillette. Il n’a pas sa place dans le concert des Nations. L’opposition devrait hurler et d’une seule voix pour dénoncer cette insoutenable imposture.

Pourtant, on estime que c’est une occasion pour le colonel Doumbouya de se faire une bonne image devant les Nations Unies, malgré les protestations en Guinée et ailleurs contre sa gouvernance ?

A Boulbinet comme à New-York, Mamadi Doumbouya est incapable de donner une bonne image. Il n’en a ni la gueule ni le talent.

Dans ce cas, selon vous quelle attitude les Nations Unies doivent-elles adopter face à la junte guinéenne ?

Dans les textes, le rôle des Nations Unies, c’est de promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme. Elles trahissent leur mission quand elles tendent le micro aux putschistes.

Face à la junte guinéenne, elles devraient dénoncer la persécution des opposants, la répression sanglante des manifestations de rue, la justice à deux vitesses, les arrestations arbitraires, les garde-à-vue qui se comptent en nombre d’années etc. (au fait, c’est quoi, votre boussole, Lieutenant-Colonel Mamadi Doumbouya : c’est la justice ou c’est les coups de trique ?.

Elles  devraient exiger une transition brève et inclusive à la place du  mauvais théâtre que le CNRD nous sert en ce moment et qui ne vise qu’à distraire les foules et à éterniser son maintien au pouvoir.

Faut-il se glorifier d’une junte au pouvoir ?

Cela n’a jamais rien de glorieux, un coup d’Etat. Un coup d’Etat, c’est le premier symptôme d’une société malade. C’est le signe évident de la fumisterie des élites. Si Alpha Condé, Ibrahima Boucar Keïta, Marc Roch Kaboré et consorts n’avaient pas été aussi lamentables, il n’y aurait pas eu de coup d’Etat. Ce qui n’avalise en rien les horreurs du pouvoir kaki.

Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info

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