[dropcap]S[/dropcap]elon un nouveau rapport publié lundi 27 octobre, l’ONU dénonce les conditions effroyables dans les prisons. L’Organisation tire la sonnette d’alarme sur la situation des condamnés et prévenus dans des établissements pénitentiaires surpeuplés et insalubres qui ne répondent pas aux normes internationales des droits de l’homme.
Le rapport a été établi sur la base de visites effectuées par le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme en Guinée dans 30 centres de détention et 53 postes de police et de gendarmerie. Il met en exergue des cas de violations des droits de l’homme commises à différents stades de la chaîne pénale parmi lesquelles figurent le non-respect des garanties procédurales lors de l’arrestation, de la garde-à-vue et dans la conduite du procès pénal.
“L’application des droits fondamentaux et des garanties procédurales, comme le droit au respect de l’intégrité physique et morale, le droit à la défense au cours d’un procès pénal et le droit de toute personne arrêtée d’être traduite devant un juge dans un bref délai et d’être jugée dans un délai raisonnable, souffre de sérieuses restrictions”, indique le rapport qui dénonce également de nombreux cas de torture et autres mauvais traitements commis dans les lieux de détention.
Selon le constat fait à la Maison centrale de Conakry par le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, sur un total de 1140 détenus en mai 2013, seulement 250 avaient été condamnés alors que 890 étaient en détention provisoire. Alors que cette prison a été construite à l’origine pour accueillir 300 prisonniers, rappellent les Nations Unies.
Poursuivant, le rapport note que “les détenus dorment à même le sol dans des cellules restreintes, obscures, surchauffées et insalubres“. Pis encore, ces cellules “manquent d’aération et de latrines décentes”, déplorent les enquêteurs.
L’ONU constate en outre qu’il n’existe pas de centres de détention pour les femmes. Ces dernières sont parfois détenues dans les couloirs des centres de détention ou contraintes de partager les mêmes latrines que les hommes.
Cependant, l’ONU reconnait les efforts déployés par le gouvernement pour réformer le secteur de la sécurité, en particulier à travers l’adoption d’une politique de sécurité nationale. Mieux, les autorités ont également adopté des mesures visant à améliorer les conditions de détention,. Parmi ces mesures, les Nations Unies saluent la construction ou la rénovation de certaines prisons et l’amélioration de la qualité de la nourriture distribuée aux détenus.
Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info