‘’Ils ont fabriqué tout sur moi pensant que je n’allais jamais revenir’’. Ces propos sont d’Aboubacar Diakité alias Toumba qui a accusé lundi le capitaine Moussa Dadis Camara et ses proches de trahison en voulant lui faire porter le chapeau du massacre du 28 septembre 2009.

Ce lundi 24 octobre à la barre, l’ancien aide de camp a ouvertement accusé l’ex-chef de la junte. ‘’Quoi qu’on dise, tous les problèmes, c’est le président Dadis Camara, c’est lui le responsable. Parce que c’est lui qui pensait à ôter la tenue pour se présenter. C’est ça la vérité. Par conséquent, il avait un autre plan. Pourtant, ce n’était pas notre vision. Ma vision, c’était d’aller étudier. Mais voilà où je suis maintenant. Ce n’était pas l’affaire du pouvoir. Le général Sékouba Konaté, son ambition n’était pas de rester au pouvoir. Il le sait. Son ambition, c’était d’organiser [les élections] et quitter. S’il gagne la confiance du peuple, il pouvait peut-être revenir. Le pouvoir est éphémère quand même’’, indique-t-il devant la cour.

‘’Le président dit qu’il a ramassé le pouvoir. Peut-on ramasser le pouvoir ?’’, se demande Toumba avant d’enseigner : ‘’Dieu a dit c’est lui le Roi. Il donne le pouvoir à qui il veut. C’est lui qui arraché dans les mains de qui il veut. C’est lui qui donne la force à qui il veut. C’est lui qui humilie qui il veut. C’est lui qui détient tout. Mais il te donne le pouvoir à travers des personnes, mais on ne ramasse pas le pouvoir’’.

‘’Le président m’a dit, qu’étant dans son bureau, qu’il a été informé par Joseph Makambo c’est vous et vos hommes qui étaient intervenus au stade où plusieurs personnes ont été blessées et tuées’’, lui indique l’un des procureurs. ‘’Dadis sait qui je commande, c’est le salon. Il faut être sincère. Qui est le commandant de régiment ? C’est lui qui s’est auto-nommé’’, réagit-il.

Et le maitre des poursuites de poursuivre : ‘’Dadis dit qu’il avait bien envie de vous faire arrêter par Claude Pivi. Mais craignant votre réaction, parce que vous possédiez beaucoup d’armes, il s’en est abstenu’’.

Maintenant, retorqué l’accusé, ‘’je me bats pour quelqu’un en l’absence de tous ceux qui parlent pour venir au pouvoir. J’assure sa sécurité de salon. A cause du pouvoir, il dit qu’il faut sacrifier Toumba. Maintenant, Dieu nous a tous amenés ici. Ce n’est plus la force maintenant, c’est la justice. Tout ce qu’il dit, ce sont des contre-vérités’’.

‘’Le président Dadis dit qu’il ne vous a donné aucun ordre pour aller au stade’’, renchérit le procureur. ‘’Alhamdoulillahi ! Parce que vous l’empereur des poursuites, ce que vous recherchez, c’est qui sont ceux qui ont reçu l’ordre. Mon président me dit que je l’ai empêché de sortir, ça corrobore avec ce que je dis. Je n’ai fait que 3 minutes avec lui. Et j’ai pris ma responsabilité. Sincèrement, tout ça c’était à cause du désordre provoqué par ses proches qui avaient absorbé le salon (…). À l’arrivée du président, je les ai trouvés au palais. À Yimbaya, je le cherche et je ne le vois pas. Je n’étais même plus consulté pour ses sorties (…). Le président doit me remercier au moins parce que j’ai joué mon rôle malgré tout’’, estime le célèbre pensionnaire de la maison centrale.

Pourtant, dit le procureur, le président Dadis dit qu’il n’a recruté aucun milicien pour à former au camp de Kaliah. ‘’Non ! Pivi et Marcel n’ont rien compris du programme. Parce que Kaliah, si tu n’es pas du sang guerzé, tu n’y es pas. Si tu veux, tu peux êtreforestier, si tu ne parles pas huerzé, tu n’es pas là-bas. Je ne voulais pas le dire’’, révèle M. Diakité avant de couper court : ‘’Le président n’a qu’à nous enlever ici. Toutes les formules, c’était comment me sacrifier et continuer son pouvoir. C’est Dieu qui aime la Guinée, c’est lui qui a sauvé le pays. Sinon, la Guinée allait connaitre une guerre civile. Ils n’ont qu’à cesser de jouer avec les mots, ils ne peuvent pas me sacrifier’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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