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Trafic de chimpanzés à Boké : la démission du parquet sur le dossier préoccupe les défenseurs de l’environnement

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justice[dropcap]D[/dropcap]ans le cadre de la lutte contre la criminalité faunique à Boké, un activiste de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique) a effectué une mission de travail dans cette région les 21, 22 et 23 juin 2016. Objectif, recueillir des informations sur l’état d’avancement du procès d’Alseny Camara et de Youssouf Camara.

Les deux présumés trafiquants sont poursuivis depuis novembre 2015 pour capture, détention et commercialisation d’un bébé chimpanzé, espèce intégralement protégée par la loi guinéenne et les  conventions internationales.

Les présumés Alseny Camara, Youssouf Camara ont été mis aux arrêts par le BCN d’Interpol et les agents de la police régionale le 25 novembre 2015 au centre-ville de Boké grâce au soutien technique de GALF. Ils étaient en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation d’un bébé chimpanzé, espèce intégralement protégée.

Quant aux complices cités par les deux présumés trafiquants, le juge d’instruction a délivré un mandat d’amener contre Elhadj Diassy en cavale qui a capturé l’animal et Mounir Conté alias Mokélénko, mis aux arrêts.

Le 26 janvier 2016, la toute première audience sur cette affaire au eu lieu au tribunal de première audience (TPI) de Boké. Mounir Conté et Youssouf Camara qui était venu s’habiller publiquement en tenue pénitentiaire dans l’enceinte du tribunal ont comparu. Après cette dernière, le procès ne connaitra aucune assise car renvoyé à trois reprises consécutive pour des raisons non élucidées. Pendant ce temps, le pauvre Mounir Conté croupit en prison et les vrais acteurs de ce crime faunique sont dans la nature.

Interrogé sur cette question, M. Diallo le substitut du procureur près le tribunal de Boké précise : « La maladie d’Alseny Camara qui souffre du diabète certifié par des services médicaux de l’hôpital régional et de Youssouf Camara soufrant aussi du cœur, sont à la base du retard du procès. Car, on ne peut prendre le risque de la répression qui s’impose et déboucher par la suite sur des cas préjudiciables. Compte tenu de la situation de dégradation de leur état de santé, le parquet a accordé aux détenus, la liberté provisoire pour pouvoir se traiter ».

A la question de savoir si après le suivi médical des prévenus à l’hôpital régional, ces derniers sont revenus vers le parquet pour évaluer l’état de leur santé et d’en discuter sur leur sort, le parquet répond par l’affirmatif et n’a donné aucune information par la suite. Pourtant, constate-t-on, Youssouf Camara est libre et se vague à ses activités entrepreneuriales.

Pire, notre constat sur le terrain  révèle que le parquet n’est entré en position d’aucun papier médical attestant l’évolution de la maladie d’Alseny Camara de son transfert sur Conakry jusqu’à Dambandja, un village de Boké. Selon le substitut du procureur qui ne confirme pas avec certitude cette information, Alseny Camara serait condamné après son transfert médical à Conakry.

Mais, déplore-t-il, le parquet n’a été saisi par aucun service médical de Conakry où il fut transféré pour confirmer cette information en vue de prendre une décision judiciaire. Est-il en train d’ironiser le dossier en vue d’amuser la galerie ?  L’avenir nous en dira plus.

Saisi par son substitut lors de notre introduction dans son bureau, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Boké s’est déchargé : ‘’C’est un dossier que moi, personnellement je ne maitrise pas. Puisqu’il (Alseny Camara) n’est pas encore mort, faites votre mieux pour qu’on en finisse avec cette affaire’’.

Se prononçant sur la question, le substitut du procureur qui s’est dit être l’épicentre du dossier a rassuré de faire tout afin que l’audience soit programmée la fin de ce mois de juin 2016. L’on se demande si de tels propos amuseraient la galerie d’autant plus que lui-même(le substitut du procureur) nous a confié qu’il avait aperçu Youssouf Camara à 1 heure du matin sans le mettre aux arrêts quand bien même, ce dernier  est recherché par le parquet.

Pire, aucune exécution du mandat d’amener délivré contre Elhadj Diassy qui a capturé le bébé chimpanzé n’a été effective. Alors que celui-ci ne peut fuir et laisser toute sa famille et ses activités, s’indigne un des défenseurs de l’environnement.

Pour M. Mamadouba Soumah, inspecteur des Eaux et Forêts chargé de la diversité biologique à la direction régionale, le parquet près le TPI de Boké doit être complice : “Entant que conservateur de la nature, je constate une complicité tacite de la part des autorités judiciaires de Boké dans cette affaire. Parce qu’on ne peut pas comprendre après 6 mois l’affaire n’est pas classée, les gens sont dans la nature. Au départ, ils étaient à la maison centrale, on ne sait même pas comment ils ont été libérés’’.

 D’après notre constat, le parquet a bel et bien délivré un mandat de dépôt au service pénitencier de la maison d’arrêt de Boké. Pour des raisons de santé des deux présumés trafiquants, une ordonnance de mise ne liberté provisoire a été adressée au régisseur en vue d’une prise en charge médicale à l’hôpital régional de Boké. Constat alarmant, c’est la détention de Mounir Conté, simple complice mineur alors que les cerveaux de ce crime audible sont dans la nature.

Selon les indiscrétions,  le parquet a purement et simplement démissionné dans cette affaire et est en train de décevoir à plus d’un titre.

En rappel, cette opération avait beaucoup été appréciée par le gouvernement guinéen d’une part et de l’autre par la communauté internationale.

Affaire à suivre !

Fatou Kourouma

                    

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