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Transport urbain en Guinée : un frein invisible à la productivité

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Chaque matin, aux principaux carrefours de la banlieue de Conakry, des files interminables de taxis retardent des milliers de travailleurs. Certains doivent se lever avant l’aube pour espérer arriver à l’heure, tandis que d’autres passent des heures dans les embouteillages, compromettant leur ponctualité et leur productivité.

Les conséquences sont directes :

  • Fonctionnaires : respect des horaires difficile, impact sur la qualité du service public.
  • Travailleurs du secteur privé : retards fréquents, perte de rendement et baisse de compétitivité.

Face à cette situation, il est urgent d’identifier les causes profondes et de proposer des solutions concrètes.

Les causes sont multiples : manque de moyens et mauvaise gestion

1. Une offre de transport largement insuffisante

Le nombre de taxis et de minibus disponibles est inférieur à la demande. Investir directement dans de nouveaux véhicules ne suffira pas si leur gestion reste inefficace. L’État doit plutôt encourager l’investissement privé à travers des mesures incitatives (exonération de taxes, facilités d’importation de bus, etc.).

Les routes secondaires doivent également être développées pour décongestionner les axes principaux. Les efforts en cours sont à saluer, mais ils restent insuffisants face à l’expansion urbaine rapide.

2. Une mauvaise organisation du trafic

Non-respect du code de la route : beaucoup de chauffeurs n’ont pas reçu de formation adéquate et créent des embouteillages inutiles.

Tarification anarchique : certains chauffeurs limitent volontairement leurs trajets pour faire monter les prix.

Absence de régulation stricte : les taxis opèrent sans véritable contrôle sur leurs itinéraires, ce qui aggrave la congestion.

Des solutions à portée de main

Pour améliorer durablement le transport urbain, il est nécessaire d’adopter une approche globale et structurée :

  1. Moderniser les infrastructures
    • Accélérer la construction et la réhabilitation des voiries urbaines.
    • Développer et rendre opérationnelles les routes secondaires pour fluidifier la circulation.
  2. Réglementer et organiser le secteur
    • Définir des zones de circulation spécifiques pour les taxis (ex : taxis de quartier, limités à leur zone géographique).
    • Encourager la création de sociétés de transport urbain pour professionnaliser le secteur.
  3. Renforcer la formation et la discipline des conducteurs
    • Rendre la formation au code de la route obligatoire pour tous les conducteurs professionnels.
    • Appliquer des sanctions strictes pour les infractions routières.
  4. Développer un véritable réseau de transport collectif
    • Introduire des bus urbains modernes avec des horaires fixes et un paiement électronique.
    • Intégrer les taxis dans un système de transport structuré avec des tarifs réglementés.

Un enjeu économique et social majeur

Le transport urbain est un levier clé du développement économique. Une gestion efficace du secteur permettrait :

  • D’améliorer la productivité des citoyens.
  • De faciliter le commerce et d’attirer plus d’investissements.

Conclusion :

L’État, en collaboration avec les acteurs privés, doit adopter des politiques concrètes et durables pour transformer le transport urbain en un atout économique, et non en un frein au développement. L’heure n’est plus au constat, mais à l’action.

Par Sékou BERETE
Analyste en Commerce International et Logistique et Transport
Tel. 00224 621 83 64 97

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