Depuis quelques jours, les guinéens vivant en situation irrégulière en Angola font d’objet d’arrestations. Ne détenant des papiers leur permettant de circuler ou travailler librement dans ce pays, ils sont traqués au quotidien par les services d’immigration.

ViisionGuinee a contacté Thierno Diouldé Diallo, guinéen résident en Angola, pour évoquer la situation de nos compatriotes.

D’entrée de jeu, il a précisé que la traque des migrants en situation irrégulière en Angola ‘’tous

les étrangers de façon générale. Le pouvoir en place a décidé d’assainir le fichier. Voilà pourquoi ces jours-ci les étrangers sont traqués un peu tout dans le pays. Ceux n’ont pas des papiers, on les prend pour les mettre dans une prison située à 30 kilomètres de la capitale. Mais dans cette prison, il y a tous les services. Une fois que tu y rentres, soit tu présentes un document légal ou on te demande un billet d’avion pour te rapatrier dans ton pays d’origine’’.

Notre interlocuteur assure qu’il est difficile de se procurer de documents légaux en Angola. ‘’L’obtention des documents légaux est très complexe. Il y a tellement de business dans ça. Même des compatriotes guinéens font du business dans ça.  Ils vont te rencontrer pour te dire qu’ils ont des relations avec des officiers et qu’ils peuvent t’aider avoir un visa permanent ou un Visa de travail.  Selon la loi angolaise, quand tu veux avoir des documents tu dois commencer par le niveau local. Donc, ces gens qui font ce business, ils viennent juste prendre ton argent et te donner des dossiers qui ne sont pas valables’’, martèle-t-il.

‘’Pour se procurer du visa, il faut débourser une somme allant de 1400 dollars à 2000 dollars. Ici en Angola, dès qu’une crise frappe le pays, les angolais pointent un doigt accusateur sur les étrangers. Avant, quand tu avais 10000 kwanzas tu pouvais avoir 100 dollars. Mais aujourd’hui, il te 90000 kwanzas pour avoir 100$. Dans le marché, un produit que tu achetais à 1000 kwanzas, il te faut 5000 kwanzas pour s’en procurer’’, décrit M. Diallo.

Parlant des guinéens détenus en prison par les autorités angolaises, il affirme qu’il est ‘’très difficile de donner un nombre exact. En une journée, on peut arrêter 10 à 15 personnes pour les jeter en prison. Après vérification, si tu as des documents qui peuvent te permettre d’exercer dans le pays, on te libère.  Mais ce que je sais il y a des guinéens qui n’ont pas les moyens d’avoir un billet d’avion qui croupissent dans les prisons’’.

Il précise que ‘’le bureau des guinéens en Angola est en train de contacter les gens de gauche à droite pour voir comment trouver des solutions afin de faciliter les choses. Il y a une sorte de conflit de compétence entre le bureau des guinéens de l’étranger et l’ambassade. Le bureau a été élu par la communauté guinéenne vivant en Angola. Il doit être très proche des guinéens, mais tout ce qu’il doit faire l’aval de l’ambassade de Guinée’’.

Thierno Diouldé Diallo invite les autorités de transition à prendre des mesures pour venir en aide aux guinéens en situation de détresse en Angola. ‘’Nos dirigeants n’ont qu’à échanger avec les autorités angolaises sur la situation des guinéens. Je prie le président de la transition et le ministre Morissanda Kouyaté de venir en aide à nos compatriotes’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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