Au moins trois morts, une quarantaine de blessés et d’importants dégâts matériels, tel est le bilan des émeutes qui ont éclaté dans la ville de Kankan dans la journée du dimanche et ce lundi 16 décembre dernier. A l’origine de ces violences, la mort de Balla Condé ex-sociétaire du Milo FC qui a été appréhendé par une patrouille de la Brigade mobile N°9 de Kankan dans la nuit du samedi à dimanche.
Ayant subi des sévices avant d’être libéré dans la journée du dimanche, Balla rendra l’âme à son domicile quelques heures après son retour. 24 heures après ces évènements malheureux qui ont secoué la ville de Kankan, le ministre délégué à la défense nationale a suspendu trois officiers supérieurs et subalternes de gendarmerie pour faute lourde.
Jean Marie Doré, président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG) a facilité le gouvernement pour sa prompt prise de décision à l’égard des forces de l’ordre qui, dit-il, font recours à la répression systématique pour dissuader les militants de l’opposition d’exprimer leur refus d’accepter l’injustice. Mais pour lui, c’est une mesure de deux poids, deux mesures sur la gestion des violences en Guinée.
En effet, dans la nuit du 3 au 4 août 2012, les forces de sécurité avaient tiré sur des villageois, tuant cinq personnes sur place, une sixième victime succombant à ses blessures quelques jours après à Zogota, une localité située près de N’Zérékoré, principale ville de la Guinée forestière. Le gouvernement Guinéen a dès lors mis en place une commission d’enquête pour tenter de déterminer les responsabilités. Plus d’une année après ce drame survenu, Jean-Marie ne comprend pas pourquoi le Gouvernement n’a toujours pas fait la lumière dans cette affaire. « Le gouvernement avait promis de faire un rapport. Peut-être, c’est l’excédent de charges d’Etat qui empêche le président de signer le rapport », a martelé le leader de l’UPG.
En aout 2012, il faut le rappeler, Jean-Marie Doré accusait le gouvernement d’avoir planifié et fait exécuter les tueries de Zogota. A ce jour, il affirme être perdu dans l’obscurité des affaires de l’Etat. « Je me perds dans l’obscurité des affaires de l’Etat quand je n’entends rien de Zogota. Ce n’est pas normal ». Et de conclure : « Il faut que le gouvernement désigne les responsables de la mort du conseil de district et il doit s’expliquer sur l’exécution des membres du conseil de district ».
Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info