Deux ans après la chute d’Alpha Condé du pouvoir, les relations ne sont plus au beau fixe entre la junte militaire et une frange de la classe politique. Face à la presse, l’Alliance nationale pour Alternance démocratique (ANAD) a fustigé la volonté de la junte de faire taire toutes les voies dissonantes.

Dans son intervention, Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, vice-président de l’ANAD, a dénoncé ce qu’il qualifie de ‘’gestion unilatérale du pays’’.

‘’Les membres du CNT ont été choisis par le CNRD. Normalement, ce sont les conseillers qui devaient se réunir pour élire un président du CNT. Mais le président du CNT a été parachuté. C’était une sorte d’imposition’’, martèle-t-il.

L’ancien candidat recalé à l’élection présidentielle de 2020 précise qu’une ‘’transition n’est pas un régime. Ce n’est pas un mandat. Une transition n’est pas supposée régler tous les problèmes du pays. Une transition, c’est pour corriger une anomalie. Et l’anomalie, c’était quoi ? Nous étions sortis d’une élection controversée. Nous étions opposés au troisième mandat d’Alpha Condé’’.

Pour Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou, l’arrivée de la junte au pouvoir, le 5 septembre 2021, était ‘’la première étape du retour à l’ordre constitutionnel, C’est pourquoi, l’ANAD a été au front pour soutenir cette transition (…). Nous avons envoyé des missions pour pouvoir plaider la cause du CNRD à travers l’Afrique et même au niveau des grandes institutions’’.

‘’Nous nous rendons compte qu’aujourd’hui en Guinée, la transition est un vain mot’’, déplore cet allié de Cellou Dalein Diallo, qui accuse la junte de museler toutes les voies discordantes : ‘’Nous dénonçons pour qu’on puisse corriger ce qui ne va pas. Malheureusement, on est dans l’esprit du muselement. Tant que nous serons à ce niveau-là, nous ne pouvons pas compter sur cette équipe pour apporter le changement’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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