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Un avocat déplore la condamnation d’Aliou Bah : ‘’On est devant une justice qui s’est dérobée et qui n’a pas assumé ses responsabilités’’

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Le président du parti MoDeL a été condamné à 2 ans d’emprisonnement ferme ce mardi 7 janvier par le tribunal de première instance de Kaloum pour offense et diffamation contre le chef de l’État. Au sortir de l’audience, les avocats de la défense qui avaient plaidé la relaxe d’Aliou Bah, ont exprimé leur désarroi face à la décision qu’il qualifie de honte.

Au micro de VisionGuinee, Me Hady Galissa Diallo que le constate que le juge a suivi le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum dans ses réquisitions en condamnant le prévenu à 2 ans de prison.

‘’On a eu droit à une farce. On a eu droit à des affabulations qui ont été portées contre M. Aliou Bah contre lesquelles on s’est employé à démontrer le caractère infondé. On constate tout simplement que le juge n’a pas fait usage de son indépendance et de son impartialité dans cette affaire dans la mesure où il n’a pas daigné rétorquer ne serait-ce qu’une virgule dans les réquisitions du ministère de l’Etat. La conséquence de cela, la première, pour nous, on va interjeter appel, parce qu’on estime qu’aussi bien nos droits, les faits et la procédure ont été tronqués’’, a martelé l’avocat.

Pour cet homme en robe noire, cette condamnation renvoie un message : ‘’Dans notre pays, aujourd’hui, on peut être condamné pour tout et n’importe quoi, dans la mesure où c’est un acteur politique qui, publiquement, devant des caméras, a dit des choses qu’il a assumées devant le juge. Nous, avocats, nous l’avons vu et qu’il n’y avait rien de répréhensible. Il a estimé que le projet Simandou, aujourd’hui, est flou.

Toutes les institutions se plaignent de n’avoir pas accès à ce projet. Il a estimé que la transition n’a pas été menée à bon port. L’accord signé avec la CEDEAO n’a pas été respecté. Il a estimé que c’est de l’incompétence. En quoi cela peut être une diffamation ?’’

‘’Il a aussi estimé que nos leaders religieux, dans la mesure où ils sont impliqués dans les activités politiques de notre pays, ou du moins dans la stabilité de notre pays, doivent se prononcer et demander à ce que notre pays arrête de se taire, d’être indifférent face à des disparitions et des kidnappings. Il a estimé que c’était à l’État de prendre cette responsabilité parce que le rôle premier de l’État, c’est d’assurer la sécurité de tout le monde. Voilà ce qu’il a dit. Au nom de quoi cela mériterait une condamnation de deux ans de prison ?’’, s’interroge l’avocat.

‘’Ne vous trompez pas. Deux ans de prison, qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui ? Nous sommes en janvier 2025. La transition aurait dû finir le 31 décembre 2024. Donc, ajoutez deux ans à aujourd’hui, nous serons en 2027 quasiment. Qu’est-ce que cela veut dire ? De toutes les manières, la transition sera terminée. Donc, comme on a un acteur politique encombrant, il faut le faire taire le temps qu’on finisse nos activités politiques’’, déplore-t-il.

Il dit à qui veut l’entendre qu’“on ne peut pas gouverner les affaires de 14 millions d’habitants, gérer les affaires de l’État et estimer que personne n’a son mot à dire. Si ce n’est pas M. Aliou, peut-être que ça sera quelqu’un d’autre. On va faire taire ce dernier aussi ou ainsi de suite ? Donc, aujourd’hui, on est devant une farce, on est devant une justice qui s’est dérobée et qui n’a pas assumé ses responsabilités, mais nous ne le laissons pas faire’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com

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