[dropcap]O[/dropcap]usmane Gaoual Diallo et plusieurs autres opposants au troisième mandat croupissent en prison. Après plus de 7 mois, la justice a dû requalifier les charges retenues contre eux.

Suite aux violences post-électorales, des opposants, arrêtés et détenus à la Maison centrale de Conakry, ont été inculpés pour des faits de détention et fabrication d’armes légères, association de malfaiteurs, trouble à l’ordre public, pillage et destruction, participation à un attroupement, propos incitant à la violence.

Ils sont désormais poursuivis pour des faits de troubles à l’Etat par la dévastation et le pillage, atteinte aux institutions de la République. ‘’Ils avaient été arrêtés et accusés de détention, fabrication d’armes et de munitions, d’assassinat mais sans apporter des éléments de preuve. Maintenant, ils parlent de troubles à l’ordre public et de menaces’’, a réagi Me Thierno Souleymane Baldé qui se demande ‘’quel est le leader politique qui ne fait pas de discours pour dénoncer les tares d’un régime’’.

Au micro de Star 21 TV, cet homme en robe noire indique que ‘’si on dit qu’un leader politique ou un acteur de la société civile n’a plus le droit de dénoncer, dans ce cas, il abandonne complètement son travail’’.

‘’C’est dommage de voir des magistrats aguerris et bien formés, céder aux injonctions du gouvernement’’, déplore-t-il, assurant que ‘’vous entendez tous les jours des discours du gouvernement pour dire que nous avons une justice indépendante et que nous n’allons pas nous immiscer dans les procédures judiciaires’’.

Maître Baldé estime qu’il ‘’faudrait que les magistrats assument leurs responsabilités et qu’ils puissent refuser de recevoir une injonction quelconque quand il s’agit de leur travail. Ils ne doivent se fonder que sur la loi, rien que la loi’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info 

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