La Guinée tarde à sortir des griffes de ceux qui s’en donnent à cœur joie à l’asphyxier jusqu’au bout de son souffle. 

Nous applaudissons les plus mauvais, les plus médiocres, les plus méchants et les plus malhonnêtes parmi nous. Nous leur déroulons le tapis rouge et nous nous inclinons respectueusement devant eux. Nous leur attribuons des titres prestigieux comme excellence, honorable, chef suprême…pendant qu’ils excellent à nous déshonorer, à nous humilier, à nous rabaisser, à nous voler, à nous mentir, à nous manipuler.

Aujourd’hui, la maison « Guinée » brûle et tombe devant nos yeux et devant notre résignation impuissante et collective, caractéristique d’une mentalité de fatalisme profondément encrée.

En effet, une nouvelle poignée de pseudo-sauveurs de la nation gère celle-ci, de la manière la plus basse au nom d’une forfaiture de transition pour une refondation qui nous mène droit vers la désolation, perpétuant notre honteuse et indigne tradition de pays en faillite. Soixante-six (66) ans d’indépendance, que nous sommes incapables de bâtir un Etat stablement démocratique.

Nous félicitations hypocritement les Sénégalais d’avoir élu en toute transparence un nouveau président, de surcroît jeune, issu de l’opposition, mais nous refusons d’appliquer la même recette chez nous pour un changement positif au bénéfice de tous. Nous prenons refuge, le plus souvent dans un repli ethnique, sachant clairement que le salut ne viendra jamais de là. L’idéal de bien-être commun n’est pas le principal souci, pour unir nos forces contre le mal qui nous assaille. On s’accommode à la dérive autoritaire, laissant tout nous diviser pour mieux nous broyer.

Les jeunes Guinéens, certes courageux et combatifs, ayant payé un lourd tribut pour quelques maigres acquis démocratiques finissent par abdiquer devant la dictature naissante. Ils choisissent désespérément les chemins dangereux de l’immigration clandestine empruntant le Sahara et le Nicaragua pour s’éloigner de cette Guinée qui s’écroule. Pourtant, la jeunesse est le reflet de l’espoir d’un peuple. Lorsqu’elle prend conscience de sa force et de ses objectifs, en harmonie avec ses aspirations légitimes, elle devient maitre du changement et artisan de sa propre émancipation. Nos sages et religieux qui devraient dire et défendre la vérité, la droiture, les vertus et valeurs morales de la société tournent un œil aveugle sur la malédiction imposée qui s’abat sur les pauvres citoyens.

Pendant ce temps, avec les conseils et guidances officiels et officieux du très controversé Kagamé, l’ancien légionnaire-caporal français, devenu Colonel sous Alpha Condé et maintenant Général, déroule son plan maléfique sous les ovations et éloges trompeurs et propagandistes des nouvelles « sirènes » du culte de la personnalité. Le Premier ministre nouvellement nommé et le président de ce machin de CNT s’érigeant en promoteurs zélés d’un projet sombre. Mais, leur ambition étant guidée par l’égoïsme, le narcissisme et la courtisanerie, les masques de ces « nafiguis » sont tombés. Ils vendent leur dignité au profit des petites faveurs de leur nouveau bienfaiteur au détriment des intérêts du peuple.

Malgré les multiples leçons de nos échecs antérieurs, nos dirigeants actuels suivent les pas de leurs prédécesseurs. Ils persistent dans les mêmes pratiques qui perpétuent le calvaire que vit cette malheureuse Guinée.

Almamy Kemo