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Un chercheur avait prévenu le drame de Rogbane

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[dropcap]L[/dropcap]e sociologue Georges Gandhi Faraguet Tounkara avait (presque) prévenu le drame sur les plages de Conakry, dans son œuvre ‘’ la délinquance juvénile à Conakry’’ éditée pour la première fois en 1989. L’auteur de l’ouvrage en question révèle que la délinquance juvénile dans la capitale Guinéenne reste aujourd’hui plus qu’hier d’actualité devant l’insécurité grandissante dans notre capitale.

Georges Gadhi Faraguet Tounkara Lions Club
Georges Gadhi Faraguet Tounkara

Devant le banditisme croissant à Conakry et devant l’instabilité politique, par rapport à l’année d’édition de l’ouvrage Georges Gandhi pense que la situation s’est empirée et va de Charybde en Scylla. ‘’Ce livre est le résultat d’une étude sociologique faite en 1989 au lendemain de la prise du pouvoir par l’armée qui a enregistré le passage d’une Guinée révolutionnaire (privée de liberté) à une Guinée libérée’’, a déclaré l’auteur.

Selon cette étude publiée en 1989 et réactualisée en 2001, puis en 2007 et 2010, la délinquance ne fait que gagner du terrain à Conakry et même dans les grandes villes du pays et les villages où sont enregistrés de plus en plus des vols de bétails, de plants et des actes de vandalisme dans certaines plantations.

Les drames sur les berges des plages de Lambanyi et de Rogbane étaient prévisibles, selon  Georges Gandhi qui dit avoir prévenu dès 1989 du danger que courait la jeunesse qui fréquente les lieux de loisirs à Conakry. Selon lui, le manque de points d’attraction et d’activités font que les lieux publics (bars, restaurants, maquis, night clubs, cinéma, stades, cybers, etc…) sont bondés et deviennent les lieux de prédilections de la délinquance juvénile mais aussi le berceau et le temps de la débauche et de la dépravation.

Conséquence, écrit-il, des jeunes de tous âges se côtoient et se confondent aux plus âgés et  vivent cette ambiance, surchauffée et prête à exploser tellement la chaleur provoquée par l’étroitesse ou le manque d’air ou tout simplement par l’alcool, est grande et envahissante. La musique est mise à fond à telle enseigne que l’on est obligé de crier pour se faire entendre, ce qui n’est pas pour calmer les nerfs au contraire, les excitent et rend agressifs et prêt à s’affronter pour un rien, décrit l’auteur.

Malgré la réédition de son ouvrage à plusieurs reprises, l’auteur pense que ses n’ont pas été appliquées pour éviter les drames dans les lieux publics. ‘’J’avais recommandé à l’Etat de créer des pôles d’attractions pour la jeunesse, des zones appropriées pour ce genre de manifestations  culturelles afin que toutes les conditions de sécurité et sécuritaire soient maitrisées, contenues et prises en compte pour que nous ne mettions pas notre jeunesse en danger’’, a-t-il indiqué.

S’il faut situer les responsabilités sur le drame de Rogbane, Georges Gandhi est convaincu que les responsabilités sont partagées de part et d’autres. ‘’On est tous responsables. Les spots publicitaires du concert à la plage de Rogbane ont été diffusés dans les radios et télévisions pendant plus d’un mois. Sur les banderoles, rien n’indiquait que l’accès  au concert est interdit aux mineurs’’, a-t-il fait savoir. ‘’Et qu’on le demande ou pas,  les pouvoirs publics avaient le devoir de prendre des dispositions pour éviter les dérapages. Mais pour cela, il faut que l’Etat donne aux forces de l’ordre les moyens de protéger les populations’’, a ajouté l’ancien ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Pour éviter que le pays ne se dirige vers un sérieux essoufflement et un vertigineux déséquilibre social, Georges Gandhi exhorte les autorités à avoir une vision pour la jeunesse en créant un ministre de l’éducation nationale, mais aussi et surtout réactiver la brigade des mœurs chargée de protéger nos valeurs traditionnelles. ‘’La Guinée est l’un des rares pays au monde à ne pas disposer d’un ministère d’éducation nationale. Nous avons des ministères d’enseignement et non d’éducation. Nous enseignons, mais nous n’éduquons plus. Nous donnons le savoir, sans le savoir-être et le savoir-vivre’’, a-t-il déploré.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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