Ancien conseiller de Moussa Dadis Camara, Idriss Chérif dresse un bilan mitigé de la gestion du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) près de deux ans après le coup d’Etat contre Alpha Condé. 

Le président de l’Union du changement de Guinée (UCG) estime que le volet politique reste à désirer, tout en assurant que la junte militaire au pouvoir a réussi sur le plan économique.

“Il faut reconnaître aujourd’hui avec les chiffres de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et ce que nous voyons, le CNRD a relevé les défis économiques avec un taux de croissance de 5,5% et avec une projection de 5,6% en 2024. En 2021, on était avec un taux de croissance de 4,4%. Donc, une performance de 2 points, c’est déjà important. Il faut voir ces différents volets pour pouvoir donner des appréciations avec des investissements sur les infrastructures. Je crois qu’il n’est pas donné à des militaires qui viennent d’arriver, de  moraliser l’économie dans ce sens-là. Déjà, j’ai une appréciation sur les performances économiques du CNRD”, indique-t-il sur Djoma TV.

En ce qui concerne le volet politique, poursuit Idrissa Chérif, “c’est vrai qu’il y a des problèmes. Mais il faut se mettre en tête qu’ils sont venus trouver une situation un peu difficile. Il y avait déjà une crise qui était là après l’élection présidentielle en 2020 du président Alpha Condé. Il y avait des opposants qui étaient en prison. Mais il faut reconnaître que ça continue, parce qu’il y a toujours des gens en prison. Donc, cette crise n’a pas été résolue”.

L’ancien conseiller de Moussa Dadis Camara dénonce la politique de la chaise vide instaurée par des acteurs politiques et de la société civile.

“Il faut reconnaître que nous les politiques, souvent, c’est difficile de nous asseoir autour de la table de négociations. Même si vous ne venez pas autour de la table de négociations. Il faut apporter des idées, susciter le débat. Mais lorsque vous faites abstraction, vous vous retirez carrément de la vie politique, il y a déjà un vide qui se crée”, estime-t-il, invitant les autorités à continuer à dialoguer avec toutes les forces vives de la nation.

Malgré les performances économiques du CNRD, le président de l’UCG estime que les autorités de la transition devraient édifier les guinéens sur la date des prochaines élections.

“Il faut de la visibilité de cette transition parce qu’elle est obscure. Parce qu’on ne sait pas quand est-ce qu’il y aura des élections dans notre pays. Aujourd’hui, il y a un certain nombre de problèmes qui naissent même s’ils veulent organiser les élections en 2024. Donc, il faut que le processus soit à tous les niveaux et que tout le monde se sente concerné de la situation”, martèle-t-il.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info

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