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Un expert du secteur de la pêche met le pied dans le plat du ministre André Loua

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received_961087787340020[dropcap]A[/dropcap]u terme des 100 premiers jours du gouvernement Mamady Youla, le ministre de la Pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime s’est targué d’avoir réussi une performance jamais réalisée par ses prédécesseurs.

En 3 mois et 10 jours, André Loua et les différents services relevant de son département ont mobilisé 26 milliards de Francs guinéens. Si cela est perçu comme un exploit du ministre Loua, le consultant en pêche Chérif Diallo indique pour sa part que cela ne représente pas grand-chose au regard de ce qui devrait être engrangé sur les produits de pêche.

‘‘Je voudrais recadrer le ministre par rapport à ses interventions actuelles relatives aux 30 milliards versés au Trésor public au bout de 3 mois. Je le veux bien, puisque quand vous prenez 30 milliards, c’est juste peut-être 3,5 millions d’euros. Et ça, ce n’est issu que de la vente des licences de pêche. Or, on ne développe pas le secteur de la pêche en vendant licences. Plutôt, on développe le secteur de la pêche en vendant des produits de pêche’’, enseigne M. Diallo.

Sur le recouvrement de la somme annoncée dans les médias et versée au Trésor public, le consultant indique que celle-ci est issue de la vente de 45 licences à 45 navires.  ‘‘Alors, je lui demande d’aller au Port autonome vérifier si ces 45 bateaux y ont accosté, d’aller également demander aux pétroliers si les 45 bateaux ont fait un bon de commande d’une goûte de carburant. C’est ça, l’économie maritime. Parce qu’on a tendance à croire que quand on découvre du pétrole en mer, l’économie maritime, c’est pour le département’’, se désole-t-il.

Et pour cet expert du secteur de la pêche, ce montant est nettement inférieur à ce qui devrait être reversé au Trésor public. Citant de passage certains pays de l’Afrique, Chérif Diallo fait remarquer que ceux-ci dépassent de loin la Guinée en termes d’argent engrangé.

‘‘C’est avec la vente des produits de pêche que le Sénégal, en moyenne annuelle, est à 200 millions de dollars, pendant que la Mauritanie est à 400 millions, et le Maroc, à 1 milliard de dollars. C’est simplement en vendant des produits de pêche’’, indique-t-il au micro de notre reporter.

Plus loin, le consultant refuse d’admettre que la Guinée a réussi des exploits qui font qu’elle n’est plus sur la liste rouge de l’Union européenne. Toute chose lui permettant de sortir de la liste des pays non-coopérants.

‘‘La pêche INN existe partout dans le monde. Ce qui me préoccupe, c’est l’ouverture du marché européen aux produits guinéens fermés depuis 2007. La Guinée n’a même pas un patrouilleur pour aller surveiller la mer. Et quand je les vois parler de pêche INN, la Guinée n’était pas dans une liste. Parce que si vous entendez parler de liste, c’est qu’il y a deux ou trois personnes dedans. Pourtant, la Guinée est seule dans cette connerie de pêche illicite non réglementée, non déclarée’’, condamne vigoureusement le consultant Chérif Diallo.

Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info

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