Je n’ai jamais été membre de l’UFDG. Mais comme beaucoup de Guinéens épris de justice et de démocratie, je n’ai jamais cessé de voir en ce parti un pilier essentiel de notre combat collectif pour une Guinée libre, juste et démocratique. Aujourd’hui, je prends la plume non par envie de m’ingérer, mais par devoir de vérité et de lucidité, face aux turbulences internes qui secouent ce parti et aux voix inquiètes qui commencent à douter de son avenir.
Je regarde avec gravité la dérive qui s’installe au sein de notre grande famille politique. L’UFDG, qu’on l’aime ou non, est le pilier central de la lutte pour la démocratie en Guinée depuis deux décennies. Et ce qui s’y joue aujourd’hui dépasse largement les querelles d’appareil : c’est l’avenir d’un espoir national qui vacille.
La décision rendue le 23 mai 2025 par le tribunal de première instance de Dixinn soulève des questions sérieuses sur l’état réel de l’indépendance de notre justice. En invalidant les procédures internes du parti et en ordonnant la réintégration d’un ancien cadre désormais ministre d’un gouvernement de transition, la justice guinéenne semble avoir franchi un cap inquiétant dans son instrumentalisation politique. Ce verdict ne rassure ni sur l’impartialité des institutions, ni sur leur respect de la vie démocratique des partis.
Le retour imposé d’Ousmane Gaoual Diallo, dans ces conditions, ne peut être interprété que comme une intrusion directe de l’appareil judiciaire dans les affaires d’une formation politique légitime. Il ne s’agit pas simplement d’un différend de procédure : c’est un précédent dangereux qui pourrait être utilisé pour affaiblir, par voie de justice, toute organisation politique jugée dérangeante pour l’ordre établi. Une justice sélective, à géométrie variable, finit toujours par devenir un instrument de déstabilisation.
Mais dans ce climat troublé, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : l’UFDG tient encore debout parce qu’elle a un homme debout. Cet homme, c’est Cellou Dalein Diallo.
On peut critiquer certaines décisions. On peut regretter certains silences. Mais on ne peut pas nier une vérité incontournable : sans Cellou, l’UFDG ne serait qu’une coquille vide. Il est l’architecte du parti moderne, le symbole de la résistance pacifique, l’incarnation de l’espoir électoral pour des millions de Guinéens.
Cellou Dalein, c’est vingt ans de constance dans l’opposition, de foi inébranlable dans les urnes, de refus de la violence malgré les provocations, et de stature d’homme d’État jamais éclaboussé par les dérives de la transition. C’est ce socle-là que l’on tente aujourd’hui d’ébranler, parfois inconsciemment, par des querelles internes, des exclusions malvenues, ou des manœuvres douteuses qui fragilisent l’unité du parti.
Certains parlent déjà de « plan B », comme si l’on pouvait remplacer le cœur sans tuer le corps. Je le dis sans détour : il n’y a pas de plan B. Le seul plan viable pour l’UFDG et pour la Guinée démocratique, c’est la victoire de Cellou Dalein Diallo à la présidentielle dans les urnes, et surtout, dans les faits.
Le peuple a voté pour lui. L’histoire l’a reconnu. Ce qui a manqué, ce n’est pas le suffrage. C’est sa sécurisation. Cette fois-ci, l’UFDG ne peut plus se permettre une victoire symbolique. Elle doit aller jusqu’au bout : gagner, sécuriser, gouverner.
Et pour cela, il faut recentrer les énergies, faire taire les rancunes internes, restaurer la confiance, et renforcer le leadership de Cellou, non en l’idolâtrant, mais en le respectant comme le levier indispensable de cette dernière bataille. Parce que oui, ce sera la dernière : après tant d’échecs volés, soit le peuple gagne vraiment, soit le désespoir s’installe.
Alors, à tous ceux qui œuvrent en silence à une déstabilisation interne, à ceux qui rêvent d’un remplacement en coulisses, à ceux qui, par fatigue ou calcul, veulent ouvrir la voie à d’autres figures sans ancrage réel : vous jouez avec le feu. Vous jouez contre le peuple. Vous jouez contre la mémoire des martyrs de la démocratie.
L’heure est au sursaut. Au rassemblement. À la discipline stratégique. Et à l’engagement total derrière Cellou Dalein Diallo. Parce qu’aujourd’hui, l’espoir d’un peuple ne peut pas être dilué dans les ambitions personnelles. Il porte un nom. Il a un visage. Il a une voix. L’espoir s’appelle Cellou. Et il est encore temps de le conduire à bon port.
A bon entendeur salut ! D’ici-là, merci de contribuer au débat.
Elhadj Aziz Bah
Entrepreneur, auteur et expert en transformation stratégique
Caroline Du Nord, USA
*Note de l’auteur : Acceptons la pluralité d’idées. Pas d’injures, et rien que d’arguments.