[dropcap]D[/dropcap]ans une interview accordée à la chaîne Telesud, récemment, M. Bah Oury, le vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), aborde la situation politique de son parti.
Il ne passe pas par plusieurs chemins, et avance: “…vous savez, le combat entre l’ancien et le nouveau est toujours permanent dans des institutions. (Dans l’UFDG), Il y a des idées anciennes.., marquées par l’esprit du parti unique. Il y a aussi une volonté de changement de la société qui cohabite à l’intérieur de la formation. J’ai l’honneur et le privilège de représenter le courant qui aspire à un grand changement démocratique en profondeur…”.
Pour tous ceux qui ont l’habitude de me lire toujours (moi, Naby Laye Camara), ils ont dû forcement noter dans mes critiques ou écrits, une démarche très particulière, une sorte de leitmotiv en quelque sorte, qui motive et incite ma plume à être plus active. Les discours politiques illogiques, irrationnels, voire insensés, ne peuvent pas passer inaperçus sans une réaction de ma part.
M. Bah Oury me choque! Il m’énerve! Il me déçoit! Il perd de plus en plus le fil rationnel dans le débat politique, notamment celui de la formation politique à laquelle il appartient, l’UFDG.
Comment est-il possible que le vice-président de l’UFDG ait l’honneur et le privilège de représenter le courant qui aspire à un grand changement démocratique dans son parti, s’il souhaite le départ de son leader, Cellou Dalein Diallo, par une démarche politique antidémocratique? Mais comment M. Bah Oury conçoit-il le sens du “fondateur de parti”?
L’idée essentielle de la démocratie, c’est que les citoyens ont le droit de déterminer qui les gouverne. La représentation basée sur des élections compétitives, libres et propres est le principe clé qui définit une direction démocratique.
Si M. Bah Oury trouve que son président, Cellou Dalein Diallo, ne dirige pas le parti comme il le faut, il doit suivre une démarche démocratique. Il ferait mieux d’arrêter les spéculations politiques sans tête, ni queue, et agir démocratiquement.
L’UFDG est une grande formation politique, la première dans l’opposition. Par conséquent, Il est tout à fait normal et sain, en son sein, qu’il y ait des combats d’idées, des oppositions, même atroces. Mais des combats politiques qui respectent et se déroulent selon les démarches légales.
Si M. Cellou Dalein Diallo représente le courant des idées anciennes, rétrogrades, selon M. Bah Oury, dans ce cas, il faut militer pour que le parti organise des élections libres. Etre fondateur du parti, ce n’est pas la même chose qu’être fondateur d’une cellule familiale. Etre fondateur de parti, ce n’est pas fonder une chose privée. Car au niveau du registre électoral du ministère de l’intérieur, ce n’est pas le fondateur du parti qui attire l’attention, mais le parti. Ce n’est pas Bah Oury qui attire l’attention, mais le parti UFDG. Ce n’est pas le nom de Cellou Dalein Diallo qui est capital, mais le parti.
Le parti politique, c’est un ensemble impersonnel. Pour sa gestion, il faut des démarches politiques démocratiques, et rien d’autre. Des démarches égoïstes se classent dans la catégorie des activités politiques dénuées de tout sens civique.
(Bruxelles)