Un jeune guinéen de la diaspora dit ses quatre vérités à la classe politique
[dropcap]M[/dropcap]on amour pour mon pays, pour son peuple, pour la démocratie pour la justice pour la paix, pour la bonne gouvernance, pour la beauté et pour la diversité ethnique et religieuse, me pousse à vous interpeller en ce moment critique de notre histoire commune où la Guinée est à la croisée des chemins.
Une Guinée avec un peuple déçu au destin bafoué, piétiné; plus d’une génération a été sacrifiée. Une Guinée aux potentialités agricoles et aux ressources naturelles considérables mais dont la population très pauvre.
Une Guinée aux potentialités extraordinaires ; hydrauliques, agricoles et minières pour ne citer que celles-ci. Château d’eau de l’Afrique de l’Ouest; 59% du territoire est constitué de terres agricoles en 2013 ; sans lister les innombrables ressources minières ; une pluviométrie très favorable et des eaux côtières très riches en poissons.
Une Guinée longtemps trahie par ses intellectuels qui sont à la solde du pouvoir exécutif. L’administration est caporalisée; la corruption y est hissée en système de gouvernance ; les agents de l’Etat s’enrichissent de manière illégale sans être inquiétés par la justice.
Une justice corrompue et aux ordres, à l’image de l’administration, par la cupidité ou l’ingérence politique, un système judiciaire qui bafoue le droit de l’innocent et qui prime les coupables alimentant la survie de l’impunité et de l’injustice.
Sachant bien que l’égalité de traitement des citoyens devant la loi est l’un des fondements des sociétés démocratiques, l’indépendance et l’impartialité de tout système judiciaire doit être de mise; il garantit aux justiciables que l’acte de juger sera seulement déterminé par les arguments du débat judiciaire, en dehors de toute pression ou de tout préjugé.
Les gouvernants d’hier et ceux d’aujourd’hui ont tous donné du fil à retorde au peuple de Guinée et ceux de demain m’inquiètent, car la jeunesse se laisse instrumentalisé à tout bord et souvent oublie sa conviction pour quelques miettes.
Ils oublient que la mauvaise foi en politique est le mal le plus perfide, et la vertu la bonne foi; plus grave encore, parfois en désaccord profond avec la tendance dangereuse de leurs actes ils continuent aveuglément à se justifier car le militantisme est leur seul tremplin mais aussi leur seule source de revenu, sans lequel beaucoup d’entre eux seront au chômage.
L’opposition est devenue la poubelle ou le point de chute de tous les fonctionnaire ou hauts cadres à la retraite ou frustrés, ils envahissent l’espace politique et intoxiquent le peuple avec des discours bien élaboré par des grands affabulateurs, trompeurs du peuple en utilisant des slogans comme : la rupture , le changement , le progrès en marche , l’alternance etc….
Ils instrumentalisent ainsi les composantes ethniques les unes contre les autres en prétendant être au service du peuple. Un peuple qu’ils ont trahi, trompé, sacrifié et assassiné à petit feu au fil du temps. Les hommes politiques guinéens ne reculent devant rien pour rester au pouvoir ou pour le conquérir.
L’exemple le plus frappant est le cas de « l’honorable » Ousmane Gaoual pour qui, toutes les stratégies sont bonnes et tous les moyens opportuns à ses yeux pour arriver à ses fins sans se soucier des jeunes militants qui seront battus et emprisonnés et tués suite aux nouvelles relatives à sa probable condamnation par le tribunal. Ses ambitions ne sont pas du tout cachées. Voilà pourquoi il transforme la barre à une tribune politique au lieu de se défendre avec des arguments purement juridiques et éviter toutes ces sanglantes répressions qu’on a connues depuis l’arrivée de Alpha Conde le professeur national au pouvoir. Ce même député avec son ambition démesurée était prêt à aller en prison juste pour faire parler de lui.
A chaque occasion, les politiciens touchent la corde sensible, et ils le font avec mépris et sont rarement de bonne foi alors que les pauvres citoyens militants sont tués et emprisonnés et très loin de bénéficier du même engagement des politiciens pour que justice soit rendue.
Ils entretiennent l’ostracisme, la xénophobie et l’ethnocentrisme qui sont les pires ennemis de la paix sociale et de l’édification de la démocratie.
Ils tiennent le peuple en haleine pour des intérêts souvent personnels et donc indignes alors que la lutte au nom du peuple et pour celui-ci n’est que démagogie pure tromperie.
La lutte doit certainement se poursuivre. Cependant, l’opposition, la classe politique guinéenne en général, doit être purgée d’opposants-entrepreneurs qui font de la politique un juteux business.
Le peuple a déjà montré sa bravoure et son esprit hautement attaché à la démocratie pour sauver la fragile paix sociale car nous n’oublions pas qu’hier, il s’est levé comme un seul homme pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime de feu président Lansana Conté et pour protéger la constitution et la démocratie contre la junte militaire du CNDD qui avait voulu confisquer le pouvoir.
Le peuple doit s’engager d’avantage dans la lutte pour la démocratie, l’égalité de tous devant la loi, la liberté, la sécurité et le développement.
A la jeunesse de Guinée, réveillez-vous! Que Dieu bénisse mes chers compatriotes!
Par Abdoul Aissata SY, depuis l’Allemagne
Email: generationindependante016@gmail.com
oui je suis trops révolter contre la classe politique guinéenne qui n’arrete pas de tuer mon peuple