Un membre du CNT alerte le CNRD : ‘’Jamais dans l’histoire de la Guinée, le peuple ne s’est aussi senti en insécurité’’
Le conseiller national Sayon Mara exprime ses vives inquiétudes par rapport aux phénomènes d’enlèvements en Guinée et de la montée d’un cran de la tension entre le pouvoir militaire et les acteurs politiques concernant la fin de la transition prévue le 31 décembre 2024, conformément aux accords entre la CEDEAO et la Guinée. Il appelle la junte à désamorcer l’atmosphère sociopolitique qui, pour lui, reste préoccupante.
Le juriste Sayon Mara, membre du Conseil national de la transition (CNT), indique que l’année 2025 s’annonce en Guinée dans un contexte incertitude extrêmement inquiétant, alertant les autorités de la transition sur le sentiment d’insécurité et d’inquiétude gagne de plus en plus l’opinion guinéenne.
‘’La tension monte d’un cran entre le pouvoir et les acteurs socio-politiques concernant la fin de la transition prévue, au regard des accords entre la CEDEAO et la Guinée, le 31 décembre à venir’’, rappelle-t-il.
‘’En cette période de fin d’année marquée par l’insécurité, l’incertitude et l’effroi dans notre pays, je voudrais profiter pour inviter les autorités à restaurer la confiance des populations en leur justice et à tuer en elles le sentiment d’insécurité et d’anxiété qu’elles ressentent du fait entre autres des enlèvements ou kidnappings de citoyens, de la recrudescence du grand banditisme et de la criminalité’’, ajoute M. Mara
Parlant des cas d’enlèvements, le conseiller national estime que la récente sortie du ministre de la justice et des droits de l’homme, affirmant avec certitude, que ces enlèvements ou kidnappings ne sont pas le fait des hommes en uniforme, donne le sentiment d’une fuite en avant.
‘’À vrai dire, la sortie du ministre de la justice à propos de ces enlèvements, plutôt que de convaincre ou de rassurer l’opinion, en rajoute à la peur de celle-ci. La psychose se généralise de plus en plus. Évidemment, cette sortie du Garde des Sceaux soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Les résultats des enquêtes auraient dû précéder sa sortie pour mieux éclairer la lanterne des citoyens’’, regrette-t-il.
Selon Sayon Mara, ‘’jamais dans l’histoire de la Guinée, le peuple ne s’est aussi senti en insécurité. L’État doit rassurer les citoyens, en faisant la justice la véritable boussole de la transition comme promis, le 5 septembre 2021, en garantissant aux citoyens, conformément aux dispositions de l’article 8 de la Charte qui consacre les valeurs et principes devant guider la transition, les libertés et droits fondamentaux ainsi que leur exercice’’.
Le juriste indique qu’il serait aussi ‘’important aujourd’hui pour le pouvoir de désamorcer l’atmosphère sociopolitique qui reste préoccupante, en mettant en place un gouvernement d’union nationale et en permettant le retour de tous les exilés politiques ; bref, en allant à un vrai compromis, fruit du dialogue politique inter guinéen’’.
‘’Également, à défaut de libérer les anciens dignitaires incarcérés depuis plusieurs années, les placer en résidence surveillée. Il ne sert à rien pour le pouvoir de continuer à retrousser les manches face à une situation bouillante, car la force et la coercition ont leur limite’’, poursuit-il, exprimant ses pensées à l’endroit des ‘’activistes et journalistes enlevés qui, à date, restent sans nouvelles. J’espère que l’État prendra toutes les dispositions pour qu’ils regagnent, très prochainement, leurs familles’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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